Adhésion de l’Algérie à l’OMC: Alger continuera de refuser les conditions «politiques» de l’Union européenne

Adhésion de l’Algérie à l’OMC: Alger continuera de refuser les conditions «politiques» de l’Union européenne

Les conditions d’adhésion de l’Algérie au commerce mondial régi par l’OMC ne sont pas, toujours, que commerciales.

Souvent, il s’agit de faire des concessions sur le plan politique, et c’est là une des raisons qui ont retardé la pleine accession d’Alger à l’Organisation.

Cette raison est d’autant plus accentuée par l’accession à la présidence de l’OMC du français Pascal Lamy, qui a obtenu le poste de directeur général de l’organisation, succédant, ainsi, au Thaïlandais Supachai Panitchpakdi. Son mandat a été reconduit en avril 2009 pour quatre nouvelles années.

En grosses lignes accessibles au commun des observateurs, l’Algérie et l’Union européenne tiendront, le 16 février à Alger, des discussions informelles en vue d’un accord bilatéral devant faciliter l’accession de l’Algérie à l’OMC.

«La réunion informelle avec l’UE sur cet accord bilatéral va se tenir en parallèle avec le 8e round des négociations sur le démantèlement tarifaire, prévu le 16 février à Alger », avait déclaré le ministère du Commerce. Le double prix du gaz a figuré parmi les requêtes transmises à l’Algérie par l’OMC.

Les autres requêtes de l’OMC, qui ont des incidences sur l’économie du pays, portent sur la réglementation des prix, l’importation des voitures d’occasion, les licences d’importation, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les obstacles techniques au commerce, et sur la taxe intérieure sur la consommation et les subventions à l’exportation L’Algérie avait déploré, en 2009, le fait que son partenaire européen n’avait pas tenu son engagement de l’aider à accéder à l’OMC, pourtant prévu par l’Accord d’association liant les deux parties, depuis 2005.

«Jusqu’au jour d’aujourd’hui nous recevons encore des questions de la part de l’UE, questions qui ne facilitent pas cette accession», estime Alger. En fait, l’OMC veut, aussi, qu’Alger fasse des concessions, à l’instar des gros pays pétroliers comme la Russie et l’Arabie saoudite.

Le double prix du gaz a figuré parmi les requêtes transmises à l’Algérie par l’OMC dans ce cadre. «Il n’y a pas lieu de poser, maintenant, la question du double prix du gaz, notamment avec l’adhésion à l’OMC de la Russie et de l’Arabie saoudite, deux pays pétroliers qui n’ont pas fait de concession sur cette question».

Fayçal Oukaci