La CAF vient de vous suspendre pour un an, peut-on revenir sur les circonstances qui ont conduit à une aussi lourde sanction ?
Les faits remontent au match retour entre la sélection kenyane, que je dirige, et celle des Iles Comores. A l’aller, mon équipe l’avait emporté 1 à 0 et cela a donné de l’espoir à l’adversaire, qui nous accueillait chez lui ensuite, avec un public remonté à bloc et qui y croyait depuis que sa sélection avait réussi à accrocher le Burkina Faso, auparavant. Le jour du match, la mi-temps a été sifflée sans but. Après la pause, mon équipe a ouvert la marque. Mais à dix minutes de la fin, les locaux ont égalisé, le public est devenu surexcité. Puis, sur une action, un joueur adverse a taclé un de mes éléments sous mes yeux. J’ai protesté en indiquant la faute évidente, peu de temps après, le quatrième arbitre a convié le directeur du jeu à m’expulser. Je tombais des nues !
Et comment en est-on arrivé à un an de suspension ?
Je n’ai rien fait de plus que ce que je viens de relater. A l’hôtel, j’ai rencontré l’arbitre djiboutien, on était logés dans le même établissement, il m’avait pourtant rassuré en me laissant entendre que son rapport ne mentionnerait rien de méchant à mon encontre. Apparemment, le sale coup a été fomenté dans mon dos plus tard, puisqu’il a été mentionné que j’avais craché sur le directeur du jeu. Ce qui est archifaux ! On m’a suspendu 2 matches. La Fédération du Kenya a fait appel, la CAF a décidé de porter la peine à 1 an.
Qui est derrière tout ça, selon vous ?
J’ai appris que c’est le Marocain Hicham El-Amrani, secrétaire général de la CAF, qui a appuyé sur la gâchette. Sous prétexte que j’avais écopé, une fois, d’une suspension contre le Nigeria, il a conclu à acte de récidive. En vérité, il avait dit : «Les Algériens sont chauds, je sais comment les refroidir !» Son propos résume tout.
Que comptez-vous faire maintenant ?
Je vais me battre pour me défendre contre cette injustice. Je n’ai jamais craché sur l’arbitre, les images du cameraman camerounais, M. Roux, m’innocentent clairement et on va les verser dans les éléments du dossier de ma défense. Le président du Kenya me soutient, il me l’a témoigné via un SMS, le président de la Fédération est aussi à mes côtés. Cependant, la presse kenyane m’est tombée dessus. Il faut dire que le pays est miné par les histoires de conflits tribaux, alors les médias estiment que c’est l’occasion ou jamais de me descendre, chaque partie voulant placer son candidat. D’ailleurs, une quarantaine de CV d’entraîneurs ont atterri à la Fédération.
Comment arrivez-vous à tenir le coup ?
Je me bats et je compte sur l’aide de Dieu et toutes les bonnes volontés qui me viendraient en secours. J’ai passé deux saisons déjà avec la sélection du Kenya qui n’a jamais perdu en ma présence. Je me battrai pour honorer le contrat de cinq ans que j’ai signé. Je suis victime d’une injustice et je ne me laisserai pas faire.
H. D.