Addictologie et désaccoutumance: Un premier centre à tizi ouzou

Addictologie et désaccoutumance:  Un premier centre à tizi ouzou
centre désaccoutumance

Implanté au niveau du CHU Mohamed-Nédir de Tizi Ouzou, ce centre de désaccoutumance a coûté la bagatelle de 143 millions de dinars.

Il était vraiment temps. Un centre d’addictologie vient d’ouvrir ses portes à Tizi Ouzou. C’est le premier espace médical en Algérie qui traitera donc des addictions aux différentes drogues qui déstructurent la cellule familiale et par voie de fait, toute la nation si la lutte ne s’intensifiait pas. Son inauguration a eu lieu lors de la visite du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, dans la wilaya avant-hier. Ils sont au nombre de 13 sur le territoire national, mais c’est à Tizi-Ouzou que le premier voit le jour et il était vraiment plus que temps.

Implanté au niveau du CHU Mohamed-Nédir de Tizi Ouzou, ce centre de désaccoutumance a coûté la bagatelle de 143 millions de dinars. Il est doté d’une capacité d’accueil de 40 lits. Selon les médecins sur place, ce centre soignera toutes sortes de dépendance à la drogue, à l’alcool, voire même au tabac. La prise en charge des malades se fera par des médecins spécialistes de sevrage et de divers soins thérapeutiques.

Il était vraiment temps car, en fait, les fléaux en question font des ravages parmi les populations. Il faut bien le dire, la situation est alarmante. Le tabac tue à tout âge. Le fléau touche une grande proportion de la population. Parallèlement à cette accoutumance au tabac relativement tolérée par la norme sociale, une autre dépendance s’est emparée d’un grand nombre de jeunes, surtout la drogue. Après des décennies de laisser-faire, la côte d’alerte a été atteinte ces dernières années. La sonnette a d’ailleurs été tirée depuis l’université de Tizi Ouzou qui n’échappe pas à ce phénomène. En effet, un rapport établi par des spécialistes du CHU de Tizi Ouzou fait état de plus de 10% des étudiants qui touchent à la drogue. Une bonne partie est composée de filles.

Toujours au registre des accoutumances, l’alcool fait des ravages dans la société. La consommation d’alcool se trouve hélas encouragée par la facilité avec laquelle des dépôts de vente et autres lieux s’ouvrent jusque dans les villages. Loin des regards des services de sécurité et de contrôle, les détenteurs de débits de boissons servent même des enfants mineurs.

Enfin, après en avoir soigné les symptômes, il faudra passer à la lutte contre les causes. La sensibilisation utilisant les méthodes anciennes n’est plus efficiente. Pis encore, elle pousse les jeunes à la recherche de l’affirmation de leur personnalité vers les phénomènes en question. Le monde dans lequel nous vivons est sans frontières. Les phénomènes en question n’ont pas de frontières.

A titre d’exemple, la drogue à l’université n’est pas spécifique aux étudiants de Tizi Ouzou. Le phénomène nous vient des universités les plus prestigieuses du monde. Aux Etats-Unis, au Canada ou en Europe, une grande proportion des étudiants s’adonne à des drogues et à des substances stimulantes comme les amphétamines. Les étudiants l’appellent la smartdrogue. Des clichés font apparaître cette accoutumance comme un signe de réussite à l’université dans ces contrées. Des trompe-l’oeil qui abusent justement les jeunes de chez-nous.

Car, en fait, aux USA, au canada et en Europe, les étudiants recourent à ces substances pour fuir la détresse et la pression. Dans sa thèse sur le thème «des psychotropes dans le milieu universitaire», la sociologue canadienne Marie-Elaine Dontigny, citée par un article paru dans le Journal de Montréal qualifie cela de détresse réelle qui est vécue de façon individuelle et qui génère beaucoup de culpabilité chez les étudiants.

Enfin, ce centre est un grand acquis car son rôle est vital. Les personnes touchées par ces phénomènes destructeurs n’ont souvent aucune aide pour retrouver la vie normale. C’est pourquoi avec cette infrastructure et ses spécialistes, ces derniers trouveront l’aide nécessaire pour s’en sortir.