La réforme portuaire, qui a débuté depuis quelques années, vise à réhabiliter les ports, favoriser leur connexion au réseau maritime mondial et permettre à l’Algérie d’éviter que les marchandises qui lui sont destinées transitent par d’autres ports. Ainsi, les responsables du projet mènent en une véritable course contre la montre.
En effet, le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, a fait savoir que le groupe de travail chargé d’évaluer les procédures administratives et douanières de passage portuaire pour présenter des propositions visant à réduire les coûts à l’importation, a remis son rapport final au gouvernement.
S’exprimant lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du bilan 2012 de son secteur, le ministre a déclaré » le groupe de travail chargé de la question de réduction du temps de passage portuaire a remis ses conclusions au gouvernement ».
Il est à rappeler qu’un groupe de travail regroupant les représentants d’opérateurs économiques, des responsables du secteur portuaire et d’institutions intervenant dans le domaine a été installé en février dernier pour identifier les contraintes liées au passage portuaire et de proposer un programme d’actions en vue de réformer ce secteur.

Le Forum des chefs d’entreprise (FCE) avait lancé, durant la même période, un appel aux pouvoirs publics pour une relance « résolue » et « urgente » pour des réformes du secteur portuaire, qui a un impact direct sur le développement de l’économie nationale.
Pour M. Abdelkader Boumessilla, consultant et ex-P-DG de l’entreprise portuaire de Béjaïa (EPB), l’Algérie accuse « un retard immense » dans le secteur portuaire, qui « est négligé » malgré les gros efforts entrepris par l’Etat ces dix dernières années.
Ce retard, avait-il indiqué, a été accentué par les progrès accomplis au niveau des ports de commerce mondiaux au cours de ces vingt dernières années.
Plus de 65% du commerce extérieur de l’Algérie dépend des places portuaires étrangères, a encore fait savoir cet expert qui a déploré l’inexistence en Algérie de plateformes logistiques.
Les surcoûts directs des dysfonctionnements que les ports nationaux occasionnent sont, selon ces experts, « extrêmement lourds » et avoisinent les trois milliards de dollars annuellement, soit le coût de réalisation d’un port de taille mondiale.
L’incidence sur les délais de transit des marchandises est encore plus révélatrice du retard pris dans le management du système portuaire algérien, ont encore souligné des experts selon lesquels les délais moyens de transit ou de déchargement dans les grands ports se comptent en heures, alors que le délai moyen pour les ports algériens se situe aujourd’hui, selon eux, entre 5 et 25 jours.
L’Algérie assure la quasi-totalité de ses échanges extérieurs par voie maritime, soit près de 95%. Ceci implique que ces ports soient performants. Mais ces réformes permettront-elles de diminuer des importations ? Une chose est sûre l’Algérie a besoin de plus de réformes portuaires pour diversifier son économie. En effet, il n’y a pas de recette miracle.
Lamia Boufassa