L’Algérie se trouve dans une situation institutionnelle inédite. Un gouvernement paralysé, fonctionnant avec sept ministres intérimaires, un parlement mis en congé, une société civile sclérosée, une classe politique dépassée par les évènements et un Chef de l’Etat malade et silencieux
Ce dernier qui a entamé son premier mandat en 1999 avec une verve tonitruante voit aujourd’hui son agenda réduit à l’expédition de messages plus ou moins cohérents adressés à ses homologues étrangers à l’occasion de leurs fêtes nationales.
Le dernier en date est envoyé ce dimanche au président égyptien, Mohamed Morsi dans lequel il le félicite, à l’occasion de la célébration, par son pays, du 60e anniversaire de la révolution du 23 juillet 1952 qui a vu Nasser arriver au pouvoir pour décimer les frères musulmans dont fait partie l’actuel Rais.
Alors que les relations entre les deux pays se sont dégradées au point de friser la rupture, Bouteflika n’a pas manqué d’exprimer au président Morsi « sa profonde satisfaction » du niveau des relations de fraternité et de coopération existant entre les deux pays, réitérant sa détermination à « poursuivre » le travail dans le sens de la promotion et de l’élargissement des relations « dans l’intérêt commun » des deux peuples.
Vendredi, Bouteflika a félicité Albert ll, Roi des Belges, à l’occasion de la fête nationale de son pays. Le 19 juillet, c’est à son homologue colombien, M. Juan Manuel Santos Calderon, que Bouteflika a adressé un message pour les mêmes motifs.
Face à cette excentrique disponibilité, Bouteflika ne trouve apparemment ni de raison ni d’occasion pour s’adresser au peuple algérien. On l’attendait pour le cinquantenaire de l’indépendance, mais il n’a rien dit. Celui qui félicite tous les peuples du monde pour leurs fêtes nationales n’a pas daigné célébrer celle du pays qu’il préside.
Son silence vis-à-vis de l’affaire des gardes communaux est, on ne peut plus explicite quant à sa conception de la reconnaissance de la patrie et du devoir dont est redevable le citoyen.
Fateh Ath Ghrib