«Arrêtez de faire des oeuvres sociales un fonds de commerce!»
«Arrêtez de jeter de la poudre aux yeux et de faire des oeuvres sociales un fonds de commerce!».
Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Snte) tire la sonnette d’alarme sur l’état catastrophique dont souffre le secteur de l’éducation, concernant notamment la réalité de l´activité syndicale. Lors de la conférence animée par le Snte, hier, au niveau de son siège pour faire le constat sur l’activité syndicale dans le secteur d’éducation, dans la wilaya d’Alger, son chargé de communication, Abdelhak Aït Hammouda, a souligné que «les vrais problèmes du secteur de l’éducation en Algérie sont la malice et la mauvaise gestion et non pas le dossier des oeuvres sociales qui a fait couler beaucoup d’encre depuis des années». A cet effet, le Syndicat national des travailleurs de l’éducation a accusé des cadres syndicaux connus de détourner l’attention des travailleurs de l’éducation des vrais problèmes, tels que le manque d’encadrement, le statut professionnel et le classement, la santé du travail, la surcharge, etc., pour des intérêts personnels. «Arrêtez de jeter de la poudre aux yeux et de faire des oeuvres sociales un fonds de commerce», ont déclaré les représentants de ce syndicat. De son côté, M.Ahmed Boutaraâ, secrétaire général du Snte – wilaya d’Alger, a regretté infiniment l’absence de solidarité entre les travailleurs de l´éducation nationale ainsi que le manque de culture du travail syndical. «L’activité syndicale dans le secteur de l’éducation est affaiblie par les différents dépassements et comportements inacceptables, d’où les travailleurs de l’éducation n’ont plus confiance», a-t-il affirmé. De ce fait, il est temps de sensibiliser les travailleurs de ce secteur sur les vrais problèmes, pour ne pas dévier de leurs recommandations. Faisant un bilan de la rentrée scolaire pour cette année, M. Aït Hammouda a démenti les déclarations du nouveau ministre de l’Education nationale disant qu’il n’y a pas de surcharge de classes. «Ce phénomène est une réalité évidente, il suffit de rendre visite aux écoles pour s’en rendre compte.
Il a cité la wilaya de Bourdj Bou Arréridj où les écoles suivent un rythme de vacation en raison d’un manque de classes, ce qui fait que les élèves perdent entre 5 à 6 heures par semaine. «C’est un crime contre l’humanité», a-t-il déploré. Et d’ajouter: «Je suis très pessimiste sur l’avenir de nos enfants. Malheureusement, le système éducatif a échoué à 100%, la réforme est égale à zéro, et personne n’a réagi». Il a lancé un appel à la tutelle pour revoir le système éducatif afin de sauver ce qu’on pourrait.
Ainsi, a-t-il proposé de constituer une commission d’enquête mixte entre la tutelle et les syndicats, au niveau des oeuvres sociales, pour surveiller les glissements dans la gestion des biens de la famille éducative, caractérisée par un flou total. Pour lui, «le 13ème mois reste la meilleure solution»