Activité sismique en Algérie : les explications du Pr Chelghoum

Activité sismique en Algérie : les explications du Pr Chelghoum

Le Nord de l’Algérie, notamment le côté Est, a connu une importante activité sismique ces derniers jours. Le dernier en date, est celui de magnitude 5,9 ayant frappé la wilaya de Bejaia.

Depuis le mercredi dernier, la wilaya de Bejaia ainsi que plusieurs localités avoisinantes ont vécu sur le rythme de plusieurs secousses telluriques en réplique à la secousse de magnitude de 5,9. Si l’activité sismique en elle-même est considérée tout à fait normale, la carte du zonage sismique actuelle doit être revue, de l’avis des experts.

Selon le président du Club des risques majeurs Abdelkrim Chelghoum, rapporté par le quotidien El Watan, « l’actuelle carte de zonage a été élaborée dans la précipitation après la catastrophe de Boumerdès du 21 mai 2003 sans aucun fondement scientifique ». D’où justement la nécessité de sa révision.

D’ailleurs, il explique que l’actuelle carte mentionne « que la wilaya de Batna est classée en zone I, Mila-Béjaïa-Sétif-Jijel en zone IIa, c’est-à-dire une sismicité de faible à modérée ». Et si l’on prend en considération l’activité sismique dans cette région depuis une année, c’est le fond et la forme cette cartographie qui sont remis en cause.

Revenant sur la dernière activité sismique à Bejaia, ce responsable a indiqué que « ce séisme relève de l’activité normale ». Même chose pour les répliques d’ailleurs, qui est également une « activité tout à fait normale après la secousse principale », a expliqué l’expert, précisant que c’est « le contraire qui serait anormal ».

La survenue du séisme en mer a fortement réduit son impact

Cependant, la survenue du séisme en mer a fortement réduit son impact selon le président du Club des risques majeurs. Il a, en effet, expliqué que « la localisation de l’hypocentre à 30 km au nord-est du Cap Carbon a évité une catastrophe plus importante par rapport à un séisme localisé onshore (terre-plein) ».

Pour le même intervenant, « le fond marin et la distance du littoral de Béjaïa ont joué le rôle d’amortisseur atténuant l’onde sismique, d’où l’absence de perte en vies humaines ».

Par ailleurs, il a précisé que la survenue d’un séisme dévastateur « est impossible à prédire », d’autant que « le phénomène lui-même demeure imprévisible, imprédictible et non négociable à travers la planète ».

Concernant le risque d’un tsunami, l’expert a écarté toute possibilité de la survenue de ce phénomène en Algérie et ce par rapport à sa « position géographique et de la mitoyenneté avec la limite tectonique ». Le Pr Abdelkrim Chelghoum ajoute que « ce risque est omniprésent dans les océans où le plan d’eau est plus large, ce n’est pas le cas de la Méditerranée (mer fermée) ».