L’Algérie jouit certes d’une «stabilité macroéconomique, mais elle a besoin d’une croissance plus rapide et plus solidaire pour créer suffisamment d’emplois à l’intention de sa population jeune», a fait remarquer le FMI.
Le conseil d’administration du FMI a ainsi salué, dans sa nouvelle évaluation de la situation économique de l’Algérie, le regain d’activité économique du pays, mais tout en relevant des vulnérabilités dans un contexte de baisse des prix de pétrole.
C’est l’une des principales conclusions de l’institution de Bretton Woods, publiées jeudi soir dans sa note d’information, suite à la réunion de son conseil d’administration tenue le 1er décembre dans le cadre de son évaluation annuelle de l’économie de l’Algérie conformément aux dispositions de l’article IV de ses statuts. Dans son analyse de la situation économique qui a prévalu en Algérie durant l’année 2014, le conseil d’administration du FMI souligne que l’activité économique s’est raffermie avec une croissance du PIB réel, qui devrait se hisser à 4% en 2014 contre 2,8% en 2013. Cette institution financière internationale note que le secteur des hydrocarbures devrait progresser pour la première fois en huit ans, tandis que dans les autres secteurs, la croissance reste «porteuse». L’inflation, ajoute le Fonds, a marqué un net repli, pour se situer à 2,1%, grâce, en partie, au resserrement de la politique monétaire. Pour le FMI, «l’Algérie continue à avoir d’importantes marges de manœuvre sur les plans extérieur et budgétaire, mais les menaces qui pèsent sur la stabilité macroéconomique s’accentuent».
Pour la première fois en près de 15 ans, le compte des transactions courantes devrait se solder par un déficit, avance le Fonds. A moyen terme, les déficits devraient se creuser, car la forte consommation intérieure d’hydrocarbures et la baisse des cours du pétrole sont défavorables aux recettes d’exportation, tandis que les importations, stimulées par les dépenses publiques, continuent d’augmenter, indique cette institution, qui observe que les exportations ne sont pas suffisamment diversifiées. Le déficit budgétaire devrait se creuser à plus de 7% en raison du recul des recettes d’hydrocarbures, de la nette hausse des dépenses d’investissement et de la poursuite des fortes dépenses courantes, avise-t-il. Pour le FMI, les recettes hors hydrocarbures sont inférieures à leur potentiel, la masse salariale est élevée et les subventions et transferts sont coûteux, représentant environ 26% du PIB, indiquant que l’épargne budgétaire devrait baisser pour la deuxième année consécutive. Le FMI souligne aussi qu’il est favorable à une augmentation des émissions de bons du Trésor pour contribuer à résorber les liquidités, en réduisant le besoin de recourir au fonds d’épargne pétrolière pour financer le budget, tout en approfondissant en même temps le marché de capitaux.
F. H.