Activité économique du pays : Un désert d’informations

Activité économique du pays  : Un désert d’informations

La répartition spatiale et sectorielle des entreprises en activité ne sera plus établie à la légère.

Le projet de cartographie de l’activité économique du pays dont a parlé le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de son intervention à l’ouverture de la 3ème université d’été du FCE vise -t-il à ne plus se retrouver devant des incohérences comme indiqué dans les résultats du dernier recensement économique, opéré en 2011,se rapportant à la population des entreprises et à leur répartition spatiale et sectorielle et qui ont fait l’objet d’une publication en janvier 2012? En effet, à la lumière de ce recensement il a été mis en évidence que l’accroissement économique enregistré à l’époque résultait de l’expansion des facteurs de production et non de l’accroissement de la production par unité de production. En d’autres termes, il y a eu une multiplication de mêmes projets d’investissement avec comme corollaire une surproduction dans certains secteurs industriels. Cela est dû également au fait que les pouvoirs publics ont facilité l’accès au crédit aux opérateurs porteurs d’un même projet implanté parfois dans une même localité alors qu’ il aurait mieux fallu mettre fin aux crédits de financement de projets similaires à ceux déjà en activité dans la même région. Autre constat tout à fait déplorable: l’Etat a déversé des sommes colossales destinées uniquement à des secteurs non productifs avec des délais de réalisation très courts. En clair, des investissements qui dépassent de très loin les capacités d’absorption de l’économie locale. Pour éviter que cela ne se répète,l’élaboration d’une cartographie des entreprises du pays par région et par secteur d’activité devient donc tout à fait indiquée. C’est également une initiative louable, car cela va permettre de consacrer les capitaux destinés à l’investissement uniquement aux projets novateurs. C’est dans ce but que le Premier ministre a cherché à convaincre le parterre d’hommes d’affaires réunis à l’occasion de la tenue de la 3ème université d’été du FCE. Il s’agira donc, selon de nombreux experts de faire en sorte que l’allocation de capitaux ne soit plus accordée avec légèreté. «Cette condition va permettre de créer un véritable tissu industriel et par voie de conséquence susciter la croissance et le développement», estiment des économistes nationaux. Ces derniers préconisent «de faire de la rentabilité financière des projets et de celle des entreprises une mesure de l’efficacité économique». Pour en revenir au 1er recensement économique de 2001, il y a lieu de rappeler, que les résultas des enquêtes sur le terrain ont dévoilé au chapitre de la répartition des entités économiques par région, que le gros de la troupe est concentré dans la région nord du pays, soit les deux tiers des entités économiques. Au centre du pays: la wilaya d’Alger compte à elle seule environ 97 019 entités économiques suivie de la wilaya de Tizi Ouzou avec 37.276 entités économiques et en 3ème position la wilaya de Béjaïa qui en compte 31.197. A l’Ouest c’est bien sûr la wilaya d’ Oran qui occupe la 1ère place du fait du nombre impressionnant d’entités économiques créées ces dernières années dans la 2e grande ville du pays. Toujours, selon cette étude, il y a une forte concentration des entités économiques au niveau de certaines wilayas. En effet, 13 wilayas sur les 48 regroupent environ 50,8% des entités économiques, soit par ordre décroissant: Alger, Oran, Sétif, Tizi Ouzou, Béjaïa, Batna, Tlemcen, Blida, Chlef, Constantine, M’sila, Bordj Bou Arréridj, Skikda. En ajoutant seulement huit wilayas (Mila, Djelfa, Mascara, Boumerdès, Annaba, Biskra, Oum El Bouaghi et Aïn Defla), ce taux passe à près de 70%. Le recensement fait également ressortir que l’industrie manufacturière du pays a connu entre 2000 et 2011 la création de 71 001 entreprises de production. Elles étaient en 2001 au total 92 332 entreprises en activité.

Un chiffre qui témoigne du fait que c’est là un secteur d’activité en proie à la saturation dans certains créneaux, notamment dans plusieurs wilayas du pays. Aujourd’hui ce chiffre s’est certainement élevé, du coup il va falloir fermer la porte aux investissements dans les secteurs saturés.