Acteurs et actrices sous les feux de la rampe de A. Tazaroute: Portraits et mémoire du grand écran algérien

Acteurs et actrices sous les feux de la rampe de A. Tazaroute: Portraits et mémoire du grand écran algérien

Un peu plus de cent portaits d’acteurs et actrices algériens composent le nouveau livre du journaliste et critique de cinéma Abelkdrim Tazaroute, paru récemment chez les éditions Anep.

Cinéma algérien : acteurs, actrices sous les feux de la rampe réunit dans une anthologie ponctuée de photos et d’affiches de films les comédiens de l’ancienne et de la nouvelle génération. L’auteur précise dans son avant-propos qu’il s’agit de saluer le courage et la ténacité de ces artistes «dans une société qui n’a pas intégré l’idée qu’être acteur ou actrice est une profession noble de l’art». Et de souligner que les difficultés du métier sont démultipliés dans le cas d’une femme ayant choisi les planches ou les plateaux de tournage : «Si cela est dur pour l’homme, c’est autrement plus complexe pour une femme. Pour preuve, il fut un temps où au théâtre les rôles féminins étaient campés par des hommes. La première à avoir cassé le tabou est la grande et immense Keltoum, à la fois chanteuse, danseuse, comédienne et actrice. Elle a ouvert la voie royale aux autres actrices toutes aussi déterminées à s’imposer dans la sphère culturelle, aidées pour la plupart par le découvreur de talents, Mahieddine Bachtarzi.»

Abdelkrim Tazaroute rappelle que la plupart des acteurs ayant fait la gloire du cinéma algérien venait du théâtre, à l’instar de Rouiched, Sid-Ali Kouiret, Sid-Ahmed Agoumi, Keltoum, Nouria, etc. pour ce qui est de la première génération. Quant à la deuxième, elle fut formée à l’Institut des arts dramatiques de Bordj El Kiffan comme Dalila Halilou, Azzedine Medjoubi, Hichem Mesbah, Rym Takoucht.

Enfin, les talents révélés durant les années 1990-2000 continuent, selon lui, à apporter de la fraîcheur et du nouveau au 7e art algérien à l’image de Lyès Salem, Idir Benaïbouche, Souhila Maâlem, tandis que certaines actrices ont disparu des écrans après avoir campé le premier rôle dans des films telles que Samia Begga dans Une femme pour mon fils de Ali Ghanem, Ibtissem Djouadi dans Rachida de Yamina Bachir-Chouikh, Amel Abdelaziz dans  Mélodie d’amour de Djamel Fezzaz, Nahad Ali dans Houria de Sid Ali Mazif, etc.

Ponctué d’affiches de films cultes, l’ouvrage recense par ordre alphabétique une centaine de biographies d’acteurs à l’instar de l’inoubliable Hadj Abderrahmane (Inspecteur Tahar) mort prématurément à l’âge de 41 ans après avoir marqué le cinéma et le théâtre algériens par son talent et sa gouaille inimitables et dont la popularité n’a pas pris une ride au fil des générations. L’auteur  évoque également des acteurs moins connus du grand public comme Salem Ait-Ali Belkacem, dit Ussalas, ayant principalement joué dans des pièces et des films berbérophones (La montagne de Baya, Machahu, Arezki l’indigène, Si Muhand, l’insoumis, Fadhma n’Soumer, etc.).

Le livre se clôture sur une liste des films algériens produits depuis l’indépendance, allant de Une si jeune paix de Jacques Charby (1964) à Mémoires de scène de Rahim Laloui (2016), en passant par  Le charbonnier de Mohamed Bouammari (1972), Les enfants du vent de Brahim Tsaki (1980), Bab El-Oued City de Merzak Allouache (1994), Délice Paloma de Nadir Moknèche (2007), Yemma de Djamila Sahraoui (2013), etc.

Sarah H.