«J’assume mon rôle de leader et de capitaine» > «N’ai-je pas cassé la baraque avec la JSK ?»
Leader du groupe usmiste, Hocine Achiou semble optimiste quant à l’avenir de l’USMA. Il revient dans cet entretien sur les détails du stage, les objectifs du club et son ambition personnelle.
– Avec quel état d’esprit avez-vous entamé la deuxième semaine de stage ici à Lisses ?
– Dieu merci, tout va bien. L’ambiance est conviviale. On bosse deux fois par jours, parfois jusqu’à 5 heures et demie de travail.
– Ça doit être difficile en ce mois de jeûne…
– Le groupe ne se plaint pas. Il réagit très bien à la charge de travail. On a fait 10 séances lors de la première semaine. Tout était parfait. On a conclu notre premier cycle par un bon test amical avant de prendre une journée de repos bien mérité.
– En ce qui concerne le match d’Evry, vous avez marqué six buts, ça doit vous rassurer pour la suite, n’est-ce pas ?
– A vrai dire, on n’a pas cherché le score lors de cette joute, car à mon avis ce n’est pas vraiment important, même s’il montre que l’équipe, notamment l’attaque, a bien réagi ce jour-là.
– Quels sont alors les points positifs à tirer de cette rencontre ?
– Sans hésitation, je dirai la bonne organisation de jeu. On cherchait la cohésion. Je pense qu’on a développé de belles facettes de jeu. Il y a eu de bonnes touches de balle, des actions collectives biens construites face à une équipe bien organisée.
Même si Evry évolue en division inférieure, on ne l’a pas sous-estimée. On a pris ce match très au sérieux. Ça, c’est bien. En un mot, on a bien joué, le score a suivi, c’est bien pour la suite.
– A contrario, quels sont les aspects à améliorer ?
– On pouvait marquer encore plus de buts et on doit encore perfectionner notre cohésion. Cependant, il y a d’autres choses que seul l’entraîneur peut voir et corriger après.
– Comme le fait d’encaisser trois buts par exemple…
– Honnêtement, je préfère marquer six buts et en encaisser trois que d’inscrire une seule réalisation et garder notre cage vierge. Le fait qu’on ait encaissé autant de buts s’explique par notre vocation très offensive ce jour-là. Lorsque vous attaquez sans arrêt, vous laissez forcément des espaces derrière. C’est tout à fait normal. Autre chose, on doit travailler davantage notre cohésion.
– L’équipe alignée ressemble, à quelques détails près, à celle de l’année dernière…
– A première vue, cela est exact. Il n’y a eu que l’incorporation de Ziane qui vient de Chlef. Cependant, il ne faut pas oublier la titularisation de Sayeh qui n’a pas beaucoup joué la saison dernière et celle de Saïdoune. Personnellement, je n’ai presque jamais joué avec ce dernier. Le coach a injecté du sang neuf dans chaque compartiment.
C’est bien pour la suite, c’est comme ça que ces jeunes acquièrent de l’expérience. Toujours est-il, on peut garder les mêmes éléments et travailler une tactique de jeu différente. Voilà pourquoi j’insiste pour parfaire notre cohésion qui, au passage, n’est pas mauvaise. Au contraire, on a vu de bonnes choses face à Evry.
– Si on vous demandait de nous faire une petite analyse sur toutes les rencontres disputées depuis la reprise…
– Je pense qu’on est en nette progression. On a commencé contre Médéa. Ce jour-là, on a effectué une séance de musculation dans la matinée, c’est ce qui explique notre fatigue et les espaces laissés entre les lignes, mais dans l’ensemble, ce fut un bon test.
Contre Koléa et Bentalha, on a cherché l’organisation de jeu, on s’est bien débrouillés et on a marqué beaucoup de buts. On l’a fait encore face à Evry. Lors du prochain match, on tâchera d’en marquer autant et de ne pas encaisser.
Je pense qu’on a le temps de travailler encore sur le plan tactique et nous améliorer davantage pour être prêts en championnat incha Allah.
– Cette année, l’USMA compte énormément de jeunes au sein de son effectif. Contrairement aux années précédentes, au niveau du recrutement, le club n’a pas enregistré l’arrivée de grands noms.
Comment jugez- vous le groupe actuel ?
– On a un groupe pétri de talents, mais permettez-moi de préciser une chose.
– Allez-y
– Pour moi, la moyenne d’âge n’est pas importante dans le football. Prenez l’exemple de l’Inter de Milan, le club a fini champion d’Europe avec de vieux briscards à l’instar de Zanetti qui, à 38 ans, reste égal à lui-même. L’important est que le joueur soit en forme et puisse apporter un plus à l’équipe. L’USMA a renouvelé son effectif, c’est bien. L’avantage, c’est qu’on va travailler sur le long terme. Cela dit, le recrutement est un bon investissement pour l’avenir.
– L’équipe est-elle capable de jouer les premiers rôles avec ces jeunes ?
– On a bien fini quatrièmes l’année dernière, non ? Notre groupe est talentueux. Ce n’est pas important la moyenne d’âge. L’essentiel est d’avoir un bon effectif et que la mayonnaise prenne vite entre anciens et jeunes débutants.
– Cette génération des Benaldjia, Meklouche, Sayeh, etc., ne vous rappelle-t-elle pas la vôtre ?
– Nous, on est rentrés progressivement dans le groupe. On a trouvé des joueurs chevronnés avec une différence d’âge de 8 à 9 ans. Aujourd’hui, il n’y a pas une grande différence d’âge entre ces jeunes et les cadres de l’équipe. Ils peuvent donc jouer avec eux durant plusieurs années. C’est un atout non négligeable. Je suis content qu’on ait beaucoup de jeunes talentueux et, en plus, issus majoritairement de l’USMA. Cela prouve que le club forme encore de bons joueurs.
– Avec le départ de Dziri, ne sentez-vous pas plus de responsabilité envers ses jeunes ?
– C’est clair que c’est différent lorsqu’on est avec les jeunes et lorsqu’on est leur idole. Cette année, on n’est que deux ou trois anciens. On essaie de donner l’exemple à ses jeunes, de leur montrer le chemin. On les conseille. On tient à les corriger sans les gronder, offenser ou blesser. J’assume mon rôle de leader et de capitaine pour le bien de l’USMA. Je pense que d’ici 3 à 4 ans, ce groupe sera mûr et aura une meilleure cohésion dans le jeu et s’imposera dans la durée.
– Et l’objectif, cette saison ?
– On gagne en expérience. Je vous ai dit que l’important dans le football n’est pas d’être jeune ou ancien, mais d’avoir un bon collectif. A l’USMA, on l’a. Le résultat, on le connaîtra en fin de saison. C’est en fin de parcours que les gens vous disent si vous avez réussi votre saison ou votre carrière. Cependant, je préfère gagner des titres avec des jeunes que d’avoir une équipe vieillissante sans rien remporter.
– Le passage de l’équipe en SPA et la venue de Haddad propulsent-ils l’USMA dans le professionnalisme ?
– Tout d’abord, je tiens à rappeler que l’USMA n’a jamais été un club à problèmes (NDLR, il le dit en arabe : makach tekhlat). C’est un club respectable avec une grande histoire derrière. On avait, certes, des soucis financiers comme toutes les équipes.
Maintenant, on n’en a plus. Les joueurs n’ont qu’à se concentrer sur leur travail. Cependant, le professionnalisme est aussi une ligne de conduite, une mentalité. Dirigeants, staff, joueurs et supporters doivent suivre cette transformation pour aller loin.
– Sur un registre personnel, vous n’avez pas trop joué l’année dernière à cause d’une blessure, qu’ambitionnez-vous cette saison ?
– Les blessures font partie de la carrière d’un joueur. Personne n’est à l’abri. Moi, Dieu merci, je ne me blesse pas trop. L’an dernier, j’ai joué 22 matches en tout, mais j’ai raté 3 à 4 mois (NDLR, presque toute la phase retour). Maintenant, c’est de l’histoire ancienne. Je repars sur un bon pied, je suis en pleine forme.
Celui qui me verrait actuellement ne dira pas que j’étais à l’arrêt pendant quelques mois. Et puis, les gens savent que je reviens toujours en force après une longue absence.
N’ai-je pas cassé la baraque avec la JSK alors que je n’avais pas joué pendant six mois ?
– On vous sent hyper motivé. Un retour en EN fait-il partie de vos ambitions ?
– Evidemment, qui ne veut pas porter les couleurs nationales ? Je ne dirai jamais non à l’EN et je tâcherai cette saison de retrouver les Verts, mais cela passe par un bon parcours avec l’USMA.