Les programmes scolaires ne sont pas encore terminés. C’est ce que nous a déclaré, hier, le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba.
Contacté par nos soins, notre interlocuteur précisera que des matières essentielles accusent toujours du retard dans l’achèvement des programmes. Il cite l’arabe et la philosophie pour les classes littéraires, les mathématiques et la physique pour les classes scientifiques. Voilà, donc, qui contredit les assurances du premier responsable du secteur portant sur l’achèvement des programmes.
Effectivement, la semaine dernière, le ministre de l’Éducation nationale, Boubekeur Benbouzid a affirmé à Alger que les programmes scolaires, toutes filières confondues, ont été achevés dans la plupart des lycées à travers le territoire national. Mais là encore, le chargé de communication du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Achour Idir fustigera la manière on ne peu plus « précipité » avec laquelle les cours ont été prodigués par les enseignants, notamment pour les classes d’examen.
Messaoud Boudiba expliquera cet état de fait par les pressions « terribles » de l’administration, sur instruction de Benbouzid, sur les enseignants leur ordonnant de terminer les programmes à temps et peu importe la méthode.
Une question : quelles seront les conséquences de ce « style » d’assurer les cours aux élèves sur les résultats scolaires déjà inquiétants? Certainement « fâcheuses » dira le chargé de communication du CLA. Notre interlocuteur arguera par le fait que les résultats du premier et du deuxième trimestre étaient catastrophiques avec seulement 35% des élèves qui ont eu la moyenne.
Simple calcul : 65 % des collégiens, y compris ceux des classes terminales, n’ont pas eu la moyenne. Le chiffre donne froid au dos, à la veille des examens du BAC. Achour Idir estimera que dispenser cette année des cours d’une manière précipitée n’aurait pas raison d’être.
Et ce, pour la simple et bonne raison que le secteur de l’éducation n’ a pas connu, comme ce fut le cas pour l’année dernière, des perturbations en raison de la grève des enseignants. Mais la raison du non-achèvement des cours à temps au niveau de certaines filières est à chercher, indiquera Achour Idir, du côté des réformes du système éducatif menées contre vent et marrée par le premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid.
C’est ainsi qu’il expliquera que la faille se trouve, sans contexte, au niveau des programmes surchargés et un volume horaire inadéquat. La solution est de procéder maintenant à l’allégement pur et simple des programmes. Pour lui, et c’est l’avis de la majorité des enseignants, la limitation des cours est de loin une fausse solution. Notons dans ce sillage, que la Commission nationale chargée du suivi des programmes scolaires rendra à priori son rapport ce 12 mai.
Et c’est, a partir de ce rapport final que le département de Benbouzid limitera les cours constituant la grille des sujets d’examens lors des épreuves du baccalauréat session 2011 qui débuteront le 11 juin prochain. Celles-ci, à titre de rappel, concerneront un nombre global de 496 665 candidats dont 357 464 scolarisés et 139201 candidats libres.
Amokrane Hamiche