Les autorités forcent la main aux particuliers
Fait anodin s’il en est, mais qui requiert bel et bien une attention particulière, il s’agit de cette de cette effervescence régnant depuis quelque temps au niveau des constructions de biens immobiliers propres aux particuliers.
Laissées à l’abandon des années durant, des dizaines, voire même des centaines de carcasses implantées ici et là sont prises d’assaut par autant de mains d’ouvriers qui s’emploient à les achever définitivement.
Ce qui répond à la lettre de la loi fixant les règles de conformité des constructions et de leur achèvement. Une loi, qu’il soit dit au passage, qui n’a eu qu’une application timide depuis son adoption en juillet 2008.
Constatant ce fait évident mais combien regrettable dans la mesure où il constitue un manque à gagner en termes d’aménagement urbain, Nourredine Moussa, premier responsable du secteur, est revenu à la charge tout récemment en recommandant tout aussi solennellement l’achèvement de toute construction dont la poursuite des travaux engagées fait défaut.
L’avertissement, se prévalant d’un caractère ultime, semble bien saisi dans son plein sens par les constructeurs privés. Ces derniers se sont mis d’ailleurs à s’exécuter dans leur quasi majorité, en craignant sans doute de faire l’objet de représailles dans le sillage desquelles ils pourraient même voir leur bien immobilier faire l’objet d’une saisine.
Du coup, dans ces chantiers jadis inertes, renaît tout un remue-ménage fait du bruit incessant des coups de masse et autres engins mobilisés pour leur achèvement. Il n’a suffi pour preuve que d’une simple virée au niveau de l’algérois pour se rendre à l’évidence que cette obligation décrétée dans un texte de loi et portant sur l’achèvement des constructions n’a pas laissé indifférents leurs propriétaires parmi les particuliers.
Preuve en est, les ouvriers du bâtiment sont sollicités de partout, comme nous le confirme, à juste titre, Ami Khaled, quinquagénaire mobilisé comme maçon pour le parachèvement d’une bâtisse de trois étages en cours de construction à Dely Ibrahim.
Quand la main-d’œuvre vient à manquer !
«A voir cette ferveur des auto-constructeurs qui semblent décidés à achever les travaux de leurs biens immobiliers, la problématique qui se pose actuellement ne se rapporte plus à la pénurie des matériaux de construction mais plutôt au manque de main-d’œuvre», dira d’emblée notre interlocuteur.
Il persiste et signe que c’est là un sérieux problème dans la mesure où «dénicher en ces temps un ouvrier pour travailler à temps plein dans le bâtiment ne relève pas d’une chose simple», a-t-il renchéri. Ces propos sont d’ailleurs confortés par beaucoup d’autres ouvriers engagés en différents endroits pour le parachèvement des constructions des particuliers.
Ces derniers, qu’ils soient à Cheraga, Dely Ibrahim, et même au niveau de Beni Messous, sont tous unanimes à dire qu’ils auraient vivement souhaité être renforcés en nombre pour l’objectif notamment d’achever à temps les constructions qui leur sont confiés.
Quant aux matériaux de construction, il semble que la question de leur pénurie n’est plus de mise comme en attestent beaucoup d’ouvriers qui affirment n’avoir jamais interrompu leur travail pour manque de matériaux de construction.
K. A.