La reprise DU CONFLIT entre les sidérurgistes semble détourner l’attention des cadres et du syndicat de l’entreprise ArcelorMittal – Annaba, ce qui profite largement à une mafia et un partenaire opportuniste.
Une action de justice vient d’être introduite par le syndicat de l’entreprise ArcelorMittal/ Annaba à l’encontre de certains cadres de cette même entreprise au motif d’avoir émis un communiqué, qui aurait porté des propos insultants à l’Union nationale des travailleurs algériens (Ugta), avons-nous appris du secrétaire général du bureau syndical de l’entreprise ArcelorMittal /El Hadjar. Le porte-parole des sidérurgistes, Daoud Kechichi, a estimé que ledit communiqué, «est une attaque directe de l’Ugta».
«Si tel est le cas, pourquoi ces cadres n’ont-ils pas recouru à la justice au lieu d’émettre un communiqué, une procédure qui n’est pas de leur ressort?», s’est demandé le SG d’ArcelorMittal. «Il est évident que les signataires craignent, voire appréhendent les intentions du syndicat car ils savent pertinemment que notre bureau détient les dossiers de pourrissement dans le complexe et connaît les noms des acteurs dans le feuilleton de la corruption et ledit pourrissement», a-t-il précisé. Ainsi, qualifiant d’inadmissible cet agissement, l’interlocuteur a promis de ne pas laisser passer un tel agissement d’atteinte à la représentativité nationale des travailleurs algériens.
Selon une source interne à l’administration du complexe sidérurgique, les cadres accusés d’avoir insulté l’Ugta, ont adopté la politique de l’attaque pour défendre une certaine situation qui selon la même source, les implique d’une manière ou d’une autre, dans des affaires douteuses, dont le placement illégalement de la machine dans l’unité ATC. La découverte de cet outil de travail a suscité la grogne des employés de cette unité centrale du complexe qui ont, rappelons-le, observé un sit-in la semaine dernière, et ont demandé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances du placement de la machine au centre du conflit.
Dans ce sillage, il convient de rappeler que, les employés de l’ATC ont été écoutés par la Gendarmerie nationale en charge de l’enquête. Outre la demande d’enquêter sur la présence illégale de la machine, les travailleurs de la même unité ont dénoncé les agissements frauduleux et le pourrissement au sein du complexe, entre autres, revendications. Une situation qui selon certains pronostics, aurait mis en cause la direction de l’usine d’El Hadjar; cette dernière a engagé une action en référé par devant le tribunal administratif à l’encontre des syndicalistes de l’ATC, les accusant d’avoir enclenché un débrayage illégal.
De leur côté, les membres de la section syndicale de cette unité, et dans une communication téléphonique avec l’un d’entre eux diront: «Nous avons observé un sit-in d’une heure et non pas une grève», a certifié notre interlocuteur. «La direction a été manipulée par ceux qui sont en train de magouiller et oeuvrent à la persistance du pourrissement au sein du complexe», devait-il ajouter. Au vu de la situation prévalant au sein de l’usine d’ArcelorMittal, ça a tout l’air d’un cafouillage qui profite, d’une part, aux zones d’ombre oeuvrant souvent à la perturbation dans le complexe.
D’autre part, au partenaire étranger qui tarde à l’application des clauses du pacte social et le lancement du plan d’investissement global. Un fait très visible sur les bonnes intentions des uns et des autres Pour les uns, représentant la mafia industrielle, le calme dans l’usine sidérurgique ruinerait leurs intérêts personnels. Pour les autres, le partenaire étranger, la révision de la règle des 51/49%, a brisé la politique d’enrichissement effréné. Un duo spécialisé dans la préméditation du bradage des richesses de la nation sous l’égide des sempiternels conflits.
Dans le sillage de ces derniers, à savoir les conflits entre cadres et syndicat, 65 cadres ont appelé à l’intervention des hauts responsables de l’Etat pour, selon eux, sauver le complexe d’une dérive certaine. Un SOS qui, selon certains de ces cadres, confirme que le syndicat serait le manipulateur des troubles dans le complexe. «C’est le bureau syndical qui va conduire l’usine au gouffre, c’est pourquoi nous demandons l’intervention de la tutelle», a déclaré l’un des cadres qui a préféré gardé l’anonymat.
Evoquant l’enveloppe financière débloquée par l’Etat pour le plan d’investissement global, notre interlocuteur a pointé un doigt accusateur en direction du syndicat d’entreprise. «Il n’a jamais représenté les travailleurs, encore moins défendu leurs droits. Son seul intérêt, c’est comment s’approprier les fonds de l’investissement global.» Des accusations sur fond de reproches. Ce cadre s’est demandé pourquoi le syndicat d’ArcelorMittal garde-t-il, éloignés les cadres. De ce fait, interpellant le ministère de tutelle, les 65 cadres revendiquent une commission d’enquête, et exigent de la direction générale du complexe d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre du bureau syndical d’ArcelorMittal.
En attendant, les cadres menacent d’engager une grève pour contester la situation prévalant au sein du géant de l’acier en Afrique. Au moment où ces derniers menacent de recourir à un mouvement de grève, l’élan de solidarité a été de mise pour les milliers de sidérurgistes d’El Hadjar. D’où une assemblée générale tenue dimanche dernier, devant le bureau du syndicat. Une action observée en guise de soutien à leurs collègues de l’ATC. Pour l’heure, la guerre syndicat-cadres est au plus vif de la tension, et le commun des travailleurs se demande qui a tort et qui a raison. A défaut d’une réponse convaincante, le conflit n’en finit pas au grand bonheur d’une mafia et d’un opportuniste partenaire.