La partie civile, menée par Me Boulenouar, a, en tentant plusieurs manoeuvres, plaidé pour l’ouverture d’une instruction en requalifiant l’affaire.
Le représentant du ministère public près le tribunal de première instance d’Oran a requis une peine de 04 années de prison assortie d’une amende de 10.000 dinars contre Ferdi Tarik, accusé d’usurpation de fonction, escroquerie et des faux et usage de faux.
Ce dernier, qui a le grade de caporal, se présentait en tant que commandant de l’Armée nationale. Son procès, qui a eu lieu mardi, a été spectaculaire puisque l’affaire repose sur une escroquerie contre une femme d’une cinquantaine d’années.
Le montant lui ayant été subtilisé est de 540 millions de centimes contre un logement sans acte de propriété. Plusieurs témoins, dont un employé de la daïra d’Oran et la voisine de la victime, ont, sans se soucier d’une quelconque poursuite, apporté autant d’éclaircissements mettant plutôt à l’aise l’accusé, le faux commandant. Peu importe tant que le procureur a jugé utile d’appeler à la barre les deux personnes en tant que témoins estimant qu’il n y a eu aucun élément prouvant l’implication des deux témoins dans l’affaire. La partie civile, menée par Me Boulenouar a, en tentant plusieurs manoeuvres, plaidé pour l’ouverture d’une instruction en requalifiant l’affaire. L’avocat de la partie civile a, en décortiquant les éléments en sa possession, démontré que l’affaire, qui est criminelle, doit être jugée par le tribunal criminel puisque celle-ci, qui est constituée de malfaiteurs, repose initialement sur les chefs d’accusation de constitution de groupe de malfaiteurs, usurpation de fonction et escroquerie. Dans son plaidoyer, Me Boulenouar a fixé le rôle joué par chacune des personnes appelées à la barre, y compris les témoins (l’employé de la daïra et la voisine de la victime, dans l’affaire).
L’affaire repose sur une histoire inédite. La victime, ayant bénéficié de sa part d’héritage, avait avoué à sa voisine qu’elle est dans le besoin immédiat d’un logement. Celle-ci ne tarda pas à lui proposer une tierce personne qu’elle présente en tant que commandant dans l’armée, très influent dans l’administration locale.
Le premier rendez-vous a été pris, la victime a versé au caporal une somme de 50 millions de centimes. Quelques jours après, la malheureuse verse encore une somme de 100 millions. Sauf que cette fois-ci, le montant versé a été fait dans la daïra d’Oran contre un reçu portant le label officiel c’est-à-dire le cachet du service des logements dont l’auteur de la signature n’a pas été identifié. Et depuis, les versements officieux se sont succédé jusqu’à ce que le pseudo-commandant accumule une cagnotte de 540 millions de centimes sans que le logement se profile à l’horizon. C’est à partir de là que les soupçons commencent à tarauder les esprits des membres de la famille de la malheureuse qui se sont mis à harceler le «commandant» lui exigeant la délivrance du fameux logement payé rubis sur l’ongle. Ce dernier n’a rien trouvé de mieux à faire pour tempérer les ardeurs de sa proie que de lui remettre un logement inachevé dans la cité Haï Nour près de l’Usto.
La malheureuse, pour déménager, a encore une fois, fait appel à ses petites économies en procédant aux travaux d’aménagement du logement qu’elle n’occupera jamais faute de papiers officiels.