Accusé par des ex-militants du parti d’avoir détourné 24 millions de francs suisses (24 milliards de centimes environ), le patron du FNA se défend et nie toutes les allégations proférées à son encontre.
Le conflit interne qui secoue le Front national algérien (FNA) depuis quelques années se corse davantage. A moins d’une année des élections législatives, les choses ne sont plus au beau fixe et Moussa Touati, le président du FNA, risque sérieusement de perdre sa place de «troisième force politique» du pays en raison du bras de fer. Moussa Touati tente quand même de sauver les meubles avant cette échéance électorale. Accusé par des ex-militants du parti d’avoir détourné 24 millions de francs suisses (24 milliards de centimes environ), le patron du FNA se défend et nie toutes les allégations proférées à son encontre. «Ce sont des accusations infondées. Celui qui m’accuse est un sale type. Il a été révoqué de plusieurs partis politiques et associations. Il a un dossier noir», a riposté Touati lors d’un entretien téléphonique. Le mouvement de redressement du FNA, conduit par son fondateur Mohamed Zerrouk, a décidé récemment de déposer plainte contre Moussa Touati pour violation de la législation sur la monnaie et de la loi sur les partis politiques, a indiqué un document parvenu hier à notre rédaction. La mesure introduite en référé vise à prendre des mesures conservatoires, notamment le gel des comptes du parti ainsi que la vérification des comptes et avoirs du président du FNA à l’étranger qui s’élèveraient à 24 millions de francs suisses. «Ce sont de vieilles histoires. Je vous assure que je ne gère jamais les affaires financières du parti. Il y a une commission des finances qui s’occupe de cette aspect là.
Nous sommes un parti structuré et très organisé. Mes détracteurs ont nui à la cohésion des rangs du FNA et sapé le moral de sa base», dit-il. «J’ai déjà 20 jugements contre Zerrouk pour délit de faux et usage de faux et d’usurpation de qualité de membre du bureau national», ajoute le patron du FNA. Touati affirme également que l’ancien vice-président de la commission politique de surveillance des dernières élections présidentielles «sort le même refrain à chaque échéance électorale pour accaparer des postes de députation». «C’est un opportuniste qui coure derrière ses intérêts. Un corrompu», soutient-il, soulignant que Mohamed Zerrouk «est seul dans le camp des frondeurs et a été révoqué depuis longtemps par le bureau national». Pour sa part, Mohamed Zerrouk, a affirmé que le mouvement de redressement compte six membres du bureau national. Ils exigent également le gel de deux comptes, CCP et BEA, et une enquête approfondie sur de prétendus dépôts d’argent, auprès d’une banque suisse, au nom de Moussa Touati. La requête adressée au greffe du tribunal de Sidi M’hamed rappelle que depuis le congrès constitutif du FNA en 1999, Moussa Touati s’est contenté de présenter des chiffres et des bilans qui n’ont jamais été étayés par des documents comptables. Les plaignants reprochent à Moussa Touati la vente de cartes d’adhésion, qui ne sont même pas portées sur les registres du parti et le sort des fonds provenant de ces prétendues adhésions n’est même pas connu, affirme le document. Le chef de file du mouvement de redressement du FNA soutient que Moussa Touati «doit être déchu du parti conformément à la loi en vigueur». «Touati est un repris de justice et il ne doit pas présider un parti politique. L’Etat doit appliquer la loi», a-t-il conclu.
H.L.