Accusations contre le DRS, Saâdani remet ça

Accusations contre le DRS, Saâdani remet ça

Dans un entretien accordé hier au journal électronique TSA, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, a lancé une nouvelle salve contre le DRS et, particulièrement, contre son chef hiérarchique, le général Mohamed Médiane, dit Toufik.

“Personnellement, lorsque j’ai évoqué l’opportunité de séparer le DRS du politique, j’ai visé principalement le département de la sécurité intérieure, et j’ai épargné les deux autres départements du DRS, qui sont la sécurité militaire et la sécurité extérieure. Il faut savoir que c’est le département de la sécurité intérieure qui a toujours gardé un lien et une proximité avec la classe politique, la presse et la justice.

J’ai dit et je le répète, ce département a interféré dans le travail de la justice, des médias et des partis politiques. Pour le FLN, des colonels ont approché des membres du comité central pour me destituer. La sécurité intérieure ne peut pas nier qu’elle agit sous les ordres du général Toufik. Ce département outrepasse ses prérogatives”, s’est insurgé M. Saâdani dans sa réponse à une question sur ses détracteurs qu’il accuse de “chargé de missions”. “Belayat dit à son entourage qu’il est mandaté par Si Ali qui est le général Toufik. Belayat travaille sous les ordres de Si Toufik. Ce dernier est impliqué dans cette tentative de déstabilisation qui vise le parti et son secrétaire général”, était le début de sa réponse. Selon lui, “le FLN est un parti stable. Ses instances, y compris le bureau politique, les kasmas et les mouhafadhas, fonctionnent normalement. Mais un groupe, à sa tête, Abderrahmane Belayat, tente de le déstabiliser, en vain. Ce groupe est connu pour son rôle dans les différents coups d’État scientifiques contre les chefs du FLN, depuis Abdelhamid Mehri jusqu’à cette tentative de putsch qui vise ma personne”. Le SG du FLN juge que “la présence de la sécurité intérieure dans toutes les institutions donne l’impression que le pouvoir en Algérie n’est pas civil. Les agents de ce département sont

partout : dans les APC, la présidence, au sein des partis politiques. Cela ne peut pas contribuer à l’édification d’un État civil”. Selon lui, “plusieurs partis ont été victimes des interférences de la sécurité intérieure. C’est le cas du FLN, le parti de M. Djaballah, le FFS. Cela se fait toujours sous les ordres de Toufik. C’est une réalité”. Or, enchaîne-t-il, “si nous évaluons les missions de la sécurité intérieure dans certaines affaires importantes, on constatera que ce service a multiplié les échecs. Malheureusement, au lieu de s’occuper de la sécurité du pays, ce département s’est occupé des affaires des partis politiques, de la justice et de la presse”. M. Saâdani juge, en outre, que le DRS aurait même failli dans plusieurs de ses tâches. “Ce département avait failli dans la protection et la sécurité du président Mohamed Boudiaf. Il n’a pas su protéger Abdelkader Benhamouda, ni les moines de Tibehirine, ni les bases pétrolières dans le Sud, ni les employés des Nations unies en Algérie, ni le Palais du gouvernement. Cette direction n’a pas bien su protéger le président Bouteflika à Batna où il a été la cible d’une tentative d’assassinat. À mon avis, Toufik aurait dû démissionner après ces échecs”, a-t-il estimé, non sans avertir que “si un malheur lui arrive, ce sera l’œuvre de Toufik”. Par ailleurs, M. Saâdani n’a pas manqué de souligner que le frère du président Bouteflika, Saïd, n’aurait aucune influence sur la vie politique du pays, et que Chakib Khelil, qu’il qualifie de “cadre intègre et le plus compétent de l’Algérie”, serait également victime de l’acharnement du DRS…

F. A.