Le ministre des affaires étrangères M. Ramtane Lamamra a stoppé net la nouvelle campagne du makhzen contre l’Algérie, invoquant de prétendus tirs des éléments de l’armée nationale populaire (ANP) en direction du poste frontalier marocain dit Ait Jormane dans la région de Figuig.
“Les frontières sont fermées, donc nous sommes tenus d’appliquer les lois de notre pays qu’il s’agisse des incursions de personnes, de trafiquants de drogues, de contrebandiers ou des immigrés clandestins”, a asséné chef de la diplomatie algérienne lors d’une conférence de presse qu’il animée conjointement avec son homologue Finlandais Erkki Tuomiojia, en visite à Alger.
Le ministère marocain de l’intérieur s’était empressé lundi soir de diffuser un communiqué accusant l’armée algérienne d’avoir tiré en direction du poste frontalier et évoque des impacts de balles visibles sur place. Le dit communiqué, volontairement vague, ne précise pas les circonstances de ces tirs ni leurs cibles.
Le communiqué du makhzen suggère clairement qu’il s’agit d’une “provocation” de l’armée algérienne.
“Nous appliquons la loi”
M. Ramtane Lamamra n’a même pas jugé utile de commenter “l’incident” tant pour lui les choses sont claires dés lors que les frontières sont fermées de part et d’autres. Toute incursion clandestine ou contrebande de marchandises ou autres tombent forcément sous le coup de la violation de la frontière.
Pour le MAE algérien, cette affaire ne devrait pas susciter des “commentaires politiques”. “Nous ne faisons qu’appliquer les lois de la république”, souligne le Lamamra. Autrement dit, la réaction algérienne à cette tentative d’infiltration de marocains, devrait simplement être mise dans la case de la “légitime défense” de l’intégrité du territoire national.
Il va de soi que cette nouvelle provocation marocaine s’inscrit dans la ligne de conduite du makhzen qui ne s’est jamais démentie depuis le fameux discours du roi devant le parlement où il avait désigné l’Algérie comme un pays “ennemi”.
Et à un peu plus d’un mois de l’examen du dossier du Sahara occidental à l’ONU, Rabat tente de faire diversion pour cacher les graves violations des droits de l’homme du peuple sahraoui dans les territoires occupés. L’allongement du mandat de la MINRUSO à la surveillance des droits de l’homme tel que réclamé massivement par les ONG constitue un cauchemar pour le royaume.