Accusant le gouvernement de régler des comptes,Le SNPSSP demande la mise en place d’un exécutif d’union nationale

Accusant le gouvernement de régler des comptes,Le SNPSSP demande la mise en place d’un exécutif d’union nationale
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Le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le Dr Yousfi, a jeté hier un pavé dans la mare en demandant la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.

Critiquant la politique nationale, où tous les droits sont bafoués, il a appelé, lors d’une conférence de presse animée à Alger, «à constituer un gouvernement après concertation avec l’ensemble des partis politiques représentatifs». Cet exécutif sera, a-t-il dit, dirigé par une personnalité indépendante et non candidate à aucune des élections en perspective.

«Cette proposition, précise l’intervenant, a été faite lundi dernier à la commission des réformes politiques de Bensalah, a-t-il précisé. Cette nouvelle équipe gouvernementale aura pour mission de faire une révision profonde de la constitution pour en faire un texte adapté aux transformations et bouleversements que connaît notre pays avec limitation du nombre de mandats pour le président de la République.

Elle doit aussi assurer la révision de la loi électorale et l’organisation d’élections locales, législatives et présidentielle anticipées, sous contrôle d’observateurs nationaux et internationaux. Outre cette proposition, Dr Yousfi a appelé au respect des libertés syndicales et à l’ouverture d’un débat national sur la santé pour définir une politique nationale et entamer le chantier de la révision de la loi sanitaire qui devra consacrer la pérennité d’un système public de santé très fort.

Les assemblées populaires et les partis politiques ont perdu leur crédibilité

Le Dr Yousfi a, dans le même contexte, estimé que les syndicats autonomes jouent, dans leurs actions, le rôle des partis politiques, en luttant pour défendre les droits des citoyens, tandis que les élus des assemblées populaires et les partis politiques ont perdu leur crédibilité à travers leur passivité vis-à-vis de l’actualité nationale et des attentes des citoyens en particulier.

Le président du SNPSSP a également accusé le gouvernement de vouloir «sanctionner» le syndicat, pour ses positions politiques et ses engagements dans la défense des droits de l’homme. «Le SNPSSP fait l’objet de règlement de comptes de la part du gouvernement», a-t-il accusé.

Evoquant le régime indemnitaire, il a fait savoir que le nouveau régime indemnitaire «ne répond pas aux attentes des praticiens spécialistes». Outré par ces mesures «discriminatoires», il affirme que le nouveau régime indemnitaire est décourageant et incite les médecins spécialistes à bouder la santé publique et à aller travailler sous d’autres cieux.

Le service civil,un échec total

Il a estimé que le ministre n’a, à cet effet, pas respecté ses engagements. Il avait, selon lui, promis des augmentations conséquentes allant jusqu’à 100%, alors que le nouveau régime n’offre que 50 à 70% d’augmentation.

Le Dr Yousfi a critiqué également le retard enregistré dans la signature du statut particulier bloqué au niveau de la fonction publique. Parlant du service civil, il a affirmé qu’Ahmed Ouyahia, Premier ministre, ne veut pas abroger cette loi, car «il est conscient que si cette dernière est annulée, tous les médecins spécialistes bouderont la santé publique». Selon le conférencier, le service civil «est un échec total» et n’assure aucun service.

Le syndicat a déjà élaboré des propositions pour trouver des solutions adéquates pour remplacer le service civil et offrir une couverture sanitaire de qualité aux citoyens, a-t-il précisé. «Les propositions n’ont jamais été prises en considération», regrette le conférencier.

Il s’est félicité aussi d’avoir réussi à négocier un droit des spécialistes. Il s’agit du logement de fonction, négocié en commission mixte (ministère de la Santé et ministère de l’Habitat). La tutelle, conclut-il, a respecté ses engagements en consacrant un quota de logements sociaux aux médecins et toutes

les facilitations leur ont été accordées par rapport aux autres formules. Le SNPSSP ne compte pas baisser les bras et annonce d’ores et déjà des journées maussades. La suite à donner à leur mouvement sera décidée lors du conseil national extraordinaire du syndicat, qui se tiendra le 30 juin prochain.

Par Samira Azzegag