Acculé par les boulangers à propos de la marge bénéficiaire: Djellab doit mettre la main à la pâte

Acculé par les boulangers à propos de la marge bénéficiaire: Djellab doit mettre la main à la pâte

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Le ministre du Commerce a du pain sur la planche. Il doit vite trouver une solution qui devrait permettre aux boulangers de survivre sans «saigner» les citoyens…

Ils devaient entamer une grève après l’Aïd, les boulangers ont choisi le dialogue. En effet, la Fédération nationale des boulangers (FNB), affiliée à l’union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) a décidé de suspendre sa menace de faire grève. Car un dialogue a été ouvert avec le ministère du Commerce pour trouver une solution au fameux problème de la marge bénéficiaire, qui traîne depuis des années. Un cadeau empoisonné pour le nouveau ministre en charge du secteur du Commerce, Saïd Djellab. Ce dernier doit trouver rapidement une solution pour ce problème des plus sensibles. C’est d’ailleurs son grand défi! Il a mis en place une commission qui travaille d’arrache-pied pour sauver…le pain des Algériens. Une rencontre cruciale est prévue pour la semaine prochaine. Elle devrait déterminer la solution qui devrait permettre aux boulangers de survivre sans «saigner» les citoyens. Néanmoins, Youcef Kalafat, le président de la FNB, qui a choisi de mettre en veille la grève, n’y est pas allé par quatre chemins: la marge bénéficiaire doit être coûte que coûte augmentée. «Les boulangers n’en peuvent plus. Il y a deux solutions: soit le prix de la baguette passe à 12 dinars, soit ils augmentent considérablement la subvention de la farine», a déclaré Youcef Kalafat. «La balle est dans le camp du ministère du Commerce qui doit nous proposer une solution qui prendra en compte les intérêts des boulangers, sans toucher au pouvoir d’achat des citoyens», a-t-il insisté. Il faut dire que ce problème de la marge bénéficiaire traîne depuis des années, sans qu’aucune solution n’ait été trouvée. Les boulangers ont alors fermé les uns après les autres, préférant changer d’activité. Les derniers «survivants» avaient décidé au mois de décembre dernier d’augmenter le prix de la baguette, sans attendre l’autorisation des autorités. Elle a ainsi été vendue à 15 DA dans plusieurs régions du pays. Les boulangers avaient justifié cette décision par «un recul notable» de la marge bénéficiaire, en dépit du soutien de l’Etat au prix de la farine, en tant que matière principale (2000 DA/quintal). Imputant cette situation à l’augmentation des prix des autres ingrédients entrant dans la confection du pain, ils ont indiqué que pour réaliser une marge bénéficiaire qui leur permettrait de sauver leur commerce la baguette doit être au moins à 15DA, (le prix codifié étant de 10DA). Un énième dialogue a été ouvert avec la tutelle après cette augmentation. Les prix sont revenus à la normale, suite aux garanties données par les autorités. Mais plusieurs mois après, ne voyant rien de concret, les boulangers sont revenus à la charge, menaçant de faire grève. Djellab a réussi à les convaincre de dialoguer. Réussira-t-il à solutionner définitivement le problème? Wait and see…