Accueilli par un rassemblement à Ouargla, Le message des chômeurs au Premier ministre

Accueilli par un rassemblement à Ouargla, Le message des chômeurs au Premier ministre

Le Premier ministre, qui effectuait hier une visite de travail à Ouargla, a été accueilli par un mouvement de protestation de jeunes chômeurs aux portes du siège de la wilaya à travers lequel ils appellent les autorités à revoir la politique de l’emploi.

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a effectué hier une visite de travail dans la wilaya de Ouargla au cours de laquelle il a inspecté plusieurs projets socio-économiques.

Cette sortie, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du programme du président de la République, avait au programme une série d’installations et de projets relevant de différents secteurs d’activités, à l’instar de l’agriculture, l’habitat, la santé, la jeunesse et les sports et la formation.

Le Premier ministre a visité, entre autres, un projet d’investissement agricole développé par l’entreprise Eriad Sétif ainsi que le chantier de réalisation de 500 et 260 logements publics locatifs.

M. Sellal s’est enquis par ailleurs du projet de 1 000 logements location-vente relevant de la CNEP et des programmes d’amélioration urbaine à travers la wilaya. Pour les jeunes chômeurs de cette région, cette visite est surtout une occasion d’exprimer leur mécontentement et les problèmes qu’ils rencontrent pour trouver du travailler.

Joint hier par téléphone, Tahar Belabès, porte-parole du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc) a fait savoir que «plus d’une centaine de jeunes chômeurs ont tenu un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya pendant que le Premier ministre tenait une réunion de travail avec la société à l’intérieur de la wilaya».

Notre interlocuteur dira que les chômeurs protestataires ont brandi des banderoles sur lesquelles ils ont exprimé leur contestation vis-à-vis de la politique de l’emploi.

«M. Sellal, on ne demande pas l’impossible», ont écrit et clamé les chômeurs de la wilaya de Ouargla. Le porte-parole du Cnddc a fait savoir, en outre, qu’un dispositif sécuritaire a été mobilisé pour entraver ce mouvement de protestation. M. Belabès s’interrogesur le fait que «le ministre du Travail soit reconduit à la tête du ministèreaprès tous ses échecs dans le secteur de l’emploi…».

Toutes les mesures et stratégies prises par les autorités publiques pour la création d’emplois sont un échec et «n’ont aucune base de logique», fulmine la même source, soulignant que la crise du chômage pénalise des milliers de jeunes Algériens, en majorité diplômés universitaires.

Revenant sur le chômage dans la wilaya de Ouargla, qui n’est pas du tout à sa première protestation anti-chômage, le représentant du Cnddc expliquera que «le marché du travail dans cette région offre annuellement 40 000 emplois.

Mais les bénéficiaires ne sont pas les jeunes de cette région mais des cadres venus de Syrie, Turquie et autres…», regrette notre interlocuteur. Selon le témoignage d’un autre jeune protestataire, Koceila A., ce sont plusieurs systèmes qu’il faut revoir en termes de formation et de création d’emplois.

«Si les autorités estiment que ne nous sommes pas qualifiés pour assumer une responsabilité professionnelle, ils n’ont qu’à revoir leur système d’enseignement supérieur. Si j’ai l’occasion de discuter avec le Premier ministre, je lui dirai pourquoi l’université ne se modernise pas pour se conjuguer aux besoins du marché du travail. Et pourquoi ce sont les sociétés étrangères qui dominent le marché du travail et sont créatrices d’emplois.

Pourquoi nous, jeunes Algériens, souffrons du chômage malgré tous les atouts de création d’emplois et des richesses dont dispose notre pays ?», s’interroge ce diplômé au chômage, tout en expliquant souhaiter «une indépendance économique pour l’Algérie». Des représentants des contestataires devaient rencontrer le Premier ministre et discuter de la crise du chômage qui frappe les jeunes de cette région.

Y.A.