Accueil de membres de la famille Kadhafi: «Aucun problème juridique», selon Ksentini

Accueil de membres de la famille Kadhafi: «Aucun problème juridique», selon Ksentini

« Il n’a y aucun problème juridique d’accueillir, en Algérie, la famille de Mouammar Kadhafi. S’il y a des mandats d’arrêt internationaux, il appartient à un juge algérien de les exécuter. Si cette famille demande l’asile en Algérie, je ne vois pas pourquoi on lui refuserait une telle requête»

C’est ce qu’a affirmé, hier, le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini.

Ce dernier qui était invité de la chaîne 3, dit avoir «beaucoup apprécié la réplique émise par le Premier ministre, récemment à ce sujet». «Les enfants de Bachar El-Assad sont en Angleterre. Les familles de Saddam et de Ben Ali sont respectivement en Jordanie et en Arabie Saoudite et personne n’a trouvé à redire.

Dès qu’il s’agit de l’Algérie, on se met à gesticuler comme si l’on a commis un crime », avait répondu M. Ouyahia. «Il faut savoir raison garder. Il y a des traditions d’hospitalité et un aspect humanitaire à respecter», estime M. Ksentini. Les motifs humanitaires invoqués tiennent au fait que Aïcha, la fille aînée de Kadhafi, a accouché à peine entrée sur le sol algérien.

L’Algérie avait autorisé l’entrée sur son territoire de trois enfants et de la seconde épouse de Kadhafi, «pour des raisons strictement humanitaires.». Le ministère des Affaires étrangères a précisé que le secrétaire général de l’ONU, le président du Conseil de sécurité et le président du CNT libyen en ont été immédiatement informés. La diplomatie algérienne, qui s’est déjà conformée à la résolution 1970 en procédant au gel des avoirs financiers libyens en Algérie, a agi à partir d’une disposition prévue par la résolution.

Une mesure dérogatoire prévue au chapitre «interdiction de voyager» qui concerne directement l’épouse et les deux fils du colonel Kadhafi. Cette disposition prévoit de ne pas interdire à des individus concernés par l’interdiction de voyager l’entrée ou le passage en transit dans un pays donné, qui plus est riverain, lorsque le voyage se justifie amplement par des raisons humanitaires.

Sur un autre volet, M. Ksentini a évoqué ses entretiens avec la chef d’une délégation d’un organe du Haut commissariat des droits de l’homme de l’ONU qui a déclaré avant-hier à Alger qu’il y avait encore beaucoup de travail à faire pour améliorer la situation dans ce domaine en Algérie. «Je crois qu’il y a beaucoup de travail à faire», a répondu Mme Rosslyn Noonan, présidente du Comité international de coordination des droits de l’homme. Elle est invitée par la CNCPPDH.

«Les discussions avec cette délégation ont été l’occasion pour la CNCPPDH de «remettre les choses à leur place concernant la situation des droits de l’homme en Algérie», souligne M. Ksentini. Il a déploré qu’«il y a des ONG et des associations qui passent leur temps à porter atteinte à l’image de l’Algérie».

M. Ksentini a criblé de critiques ces ONG en estimant que les informations contenues dans les rapports sur l’état des droits de l’homme en Algérie «sont fausses». «Je tiens à dénoncer les accusations selon lesquelles l’Algérie soutenait avec des armes le régime de Kadhafi, des accusations qui se sont avérées fausses et infondées», indique M. Ksentini. Le président de la CNCPPDH affirme avoir attiré l’attention de ces ONG par écrit sur ces «contre-vérités».

«Dans tous les pays du monde, il y a toujours des progrès à faire. Des pas ont été réalisés en Algérie en matière de liberté de la presse, l’école, les droits sociaux et la justice », estime l’invité de la radio. Interrogé sur la conduite des réformes en Algérie, le président de la CNCPPDH se dit «satisfait» et salue l’ouverture de l’audiovisuel.

Commentant la nouvelle loi sur les associations, M. Ksentini trouve «raisonnable» le délai de trois mois fixé pour la délivrance des agréments. Enfin, Me Ksentini rappelle que «la CNCPPDH demande depuis des années l’abolition de la peine de mort et son remplacement par d’autres peines de substitution». L’Algérie observe un moratoire sur la peine capitale depuis 1993.

Salim L.