Arrivée, hier, tard dans la soirée, pour une visite de travail d’une journée, la représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, aura, outre des discussions de haut niveau, à signer deux accords de financement seulement, au lieu des trois initialement prévus.
Les deux accords de financement retenus intéressent les secteurs de la justice et de l’emploi, avec des enveloppes de l’ordre de 8 millions d’euros pour le premier et de 12 millions d’euros pour le second. Un troisième accord devait être signé au cours de cette visite, mais il a été évacué à la dernière minute. Il concerne le secteur des médias. “Effectivement, initialement, il était prévu la signature de trois accords de financement lors de cette visite.
En fin de compte, deux seulement ont été retenus : ceux concernant la justice et l’emploi. S’agissant de l’accord de financement concernant les médias, qui a fait l’objet d’un accord politique en juin dernier avec les ministres de la Communication et des Affaires étrangères, la signature n’aura pas lieu cette fois-ci. Le ministre de la Communication a émis des réserves”, nous a confié une source au niveau de la délégation de la Commission européenne à Alger.
Une source proche du dossier a confirmé qu’en effet, la partie algérienne a émis des réserves de fond et de forme, dès la réception du document détaillant la proposition de convention élaboré par l’UE. “Le ministère de la Communication n’est qu’un acteur parmi les 14 autres impliqués dans le projet, entre autres des acteurs de la société civile. Des réserves de forme et de fond ont effectivement été formulées par le ministère de la Communication. Au plan de la forme, il a été relevé que certains paragraphes, plus précisément des éléments de langage du document de l’UE, portent atteinte à l’image de l’Algérie. Le ministère de la Communication a proposé de les reformuler. La remarque a été prise en compte et des modifications ont été apportées. En revanche, il n’en a pas été de même s’agissant des réserves de fond. Il a été relevé que les objectifs du projet proposé par l’UE européenne ne sont pas en cohérence avec les objectifs et les priorités du secteur des médias en Algérie, mais aussi que les plans opérationnels du programme (POP) ne traduisaient pas les attendus algériens”, a détaillé notre source, qui a fait part, au passage, de l’intransigeance de l’UE européenne à vouloir maintenir le projet dans les termes qu’elle lui a choisis. “C’est à prendre ou à laisser, ont tranché les Européens, au motif que les crédits alloués dans le cadre de la convention ont déjà été débloqués”, a révélé encore notre source.

La partie algérienne a, donc, refusé de souscrire à ce qu’elle considère comme “une tentative de fait accompli”. Aussi, l’accord de financement relatif au secteur des médias est sérieusement hypothéqué.
Il faut noter, par ailleurs, que sur le montant global de la convention proposée par l’Union européenne pour la promotion des médias est à hauteur de 8 100 000 euros. La contribution algérienne est de l’ordre de 800 000 euros.