Accords commerciaux UE-Maroc: Sidati critique le parti pris d’une eurodéputée

Accords commerciaux UE-Maroc: Sidati critique le parti pris d’une eurodéputée

 Le ministre sahraoui Délégué pour l’Europe, Mohammed Sidati, a indiqué vendredi que les propos tenus par l’eurodéputée Patricia Lalonde, qui conduit au nom du Parlement Européen une mission dans les territoires sahraouis occupés, « sortent de la neutralité qui devrait être la sienne en sa qualité de Rapporteur » et incitent à approuver l’extension des accords commerciaux UE-Maroc au Sahara occidental.

L’eurodéputée Patricia Lalonde, avec une délégation de la Commission INTA (Commission du commerce international du Parlement européen), a visité récemment  Dakhla et El Aâyoun, deux villes du Sahara occidental occupé.

« Dans des déclarations publiques, Mme Lalonde aurait encouragé l’extension des accords commerciaux UE-Maroc au territoire sahraoui illégalement occupé par le royaume marocain », parlant d’un prétendu « incontestable développement socio-économique dans la région » et de projets « qui créent de l’emploi pour les jeunes locaux », a souligné M. Sidati.

Réagissant au parti pris de la française Patricia Lalonde dans ses propos, M. Sidati a souligné dans une déclaration que cette eurodéputée « aurait soigneusement évité de se référer au consentement demandé du peuple sahraoui, condition pourtant préalable à toute possibilité d’accord touchant le Sahara occidental, territoire que la Cour de Justice de l’UE considère expressément comme séparé et distinct du territoire du Maroc ».

Le diplomate sahraoui a souligné que les propos de Mme Lalonde, reproduits par la presse marocaine, « s’inscrivent, en outre, dans la même logique que ceux tenus par le Commissaire Pierre Moscovici devant le Parlement européen à la veille de la visite de la délégation INTA », qui « incitent à approuver l’extension des accords UE-Maroc au Sahara occidental, en violation totale des arrêts émis par la Cour de Justice de l’Union européenne ».

« Les propos de Madame Lalonde du genre +il n’est pas possible de mettre un frein à un développement économique dans une région qui en a besoin+, préjugent de la tonalité du rapport à venir et sortent de la neutralité qui devrait être la sienne en sa qualité de Rapporteur », a soutenu M. Sidati.

Pour rappel, la Commission européenne a été invitée à respecter les décisions de la CJUE qui avait exigé dans le paragraphe 106 de l’arrêt du 21 décembre 2016, le consentement du peuple du Sahara occidental, le considérant comme « souverain ».

Les arrêts de la CJUE de décembre 2016 et du 18 février 2018 avaient stipulé clairement que « toute convention conclue avec le Royaume du Maroc concernant les territoires sahraouis et leurs eaux est une convention nulle et sera annulée ».