Après 24 heures de confusion provoquée par une circulaire déclarant « caduques » plusieurs exemptions douanières, les douanes algériennes ont précisé le périmètre de la mesure : seuls les produits dont la facture pèse lourdement sur la balance commerciale, et soumis depuis cette année à licence d’importation, sont concernés. Une réunion est prévue à Bruxelles jeudi après-midi.
La tension est retombée d’un cran ce jeudi matin. Émise par le gouvernement, la circulaire transmise à la la direction générale des douanes en date du 23 février, qui stipulait sans autre précision que « l’ensemble des franchises délivrées par le ministère du Commerce sont considérées caduques à partir du 1er janvier 2016 », a été précisée le lendemain devant l’émoi politique et médiatique qu’elle a soulevé.
« Le gel de ces franchises ne concerne que les produits soumis à une licence d’importation [instaurée en 2015 pour limiter l’importation d’une vingtaine de produits qui pèsent le plus lourdement sur la balance commerciale] » a indiqué la même direction des douanes mercredi après-midi. « L’interprétation faite de la note de la DGD est erronée » ont réagi les services du ministère du Commerce, cités par le quotidien El Watan.
Sont concernées les franchises portant sur les véhicules, le ciment et le rond à béton, produits soumis aux licences d’importation depuis l’adoption de la loi de Finances 2016, ainsi que les contingents de produits agricoles et agroalimentaires introduits début 2016 dans l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE).
Clarifications attendues
Côté européen (l’UE est le premier partenaire commercial de l’Algérie et un accord d’association les lie depuis dix ans), des interrogations demeurent. « Nous attendons une mise au point des douanes pour nous éclairer sur cette instruction et ses conséquences sur les échanges commerciaux avec l’Union européenne » a déclaré à Jeune Afrique, Hacine Skender, porte-parole de la délégation de l’UE à Alger, qui précise « n’avoir reçu aucune correspondance officielle concernant cette décision ».
« L’Union européenne attend des clarifications de ce que veut l’Algérie », souligne le porte-parole. Autant de discussions qui ne manqueront pas d’être sur la table de la réunion du comité Algérie-UE qui se déroule ce jeudi après-midi à Bruxelles pour « réévaluer l’accord d’association » qui arrive à son terme en 2017 après 10 ans d’application.
« Cette réunion se tient au niveau technique et non politique, et ce sera le seul point sur l’agenda », précisent les services de la Commission européenne qui accueillent la rencontre.