Après le Medgaz et le Galsi, l’Algérie se lance dans le gazoduc transsaharien (TSGP), classé comme projet «prioritaire» du Nepad.
L’Algérie, le Niger et le Nigeria, parties prenantes dans ce méga projet, ont signé hier un accord intergouvernemental portant sur sa réalisation.
Il devrait permettre de transporter du gaz nigérian vers l’Europe via l’Algérie et le Niger.
La partie algérienne a été représentée par le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, qui s’est rendu pour la circonstance au Nigeria, selon un communiqué du ministère de l’Energie.
L’accord a été paraphé du côté nigérian par le premier responsable du secteur du pétrole, Rilwanu Luckman, et du côté du Niger par son homologue.
La conclusion de l’accord pour le lancement des travaux intervient donc sept ans après la signature d’un mémorandum d’entente portant sur sa réalisation (2002) entre les compagnies pétrolières nationales nigériane (NNPC) et algérienne (Sonatrach).
Ce projet, d’une longueur de 4 200 kilomètres, devrait être opérationnel d’ici 2015-2017 pour un coût de réalisation estimé entre 10 et 12 milliards de dollars et une capacité annuelle de 20 à 30 milliards de mètres cubes.
Il sera doublé d’une route transsaharienne et d’un câble en fibre optique. Des groupements européens, dont le français Total, le russe Gazprom et l’italien Eni, ont déjà affiché leur souhait de jouer un rôle dans ce gazoduc transsaharien.
Il faut que la récurrence de la crise gazière entre la Russie et l’Ukraine pousse l’Europe à multiplier ses fournisseurs de gaz. D’où cet intéressement au TSGP.
Et ce, d’autant que les réserves prouvées du Nigeria, considéré déjà comme un important producteur de brut, sont les premières d’Afrique et les septièmes mondiales.
Pour l’alimentation de l’Europe en gaz, un autre accord sera conclu prochainement, mais le gaz viendra d’Asie centrale.
Il s’agit de l’accord intergouvernemental sur le projet de gazoduc Nabucco, soutenu par l’Union européenne, qui signé le 13 juillet en Turquie, selon le ministre bulgare de l’Economie et de l’Energie Petar Dimitrov, cité hier par l’AFP.
Les conditions de transit du gaz entre les cinq Etats concernés par le projet, quatre membres de l’Union européenne (Autriche, Hongrie, Roumanie, Bulgarie) et la Turquie seront ainsi définies pour ce projet qui prévoit la construction d’un gazoduc de 3 300 km de long pour transporter le gaz en provenance d’Asie centrale, notamment vers l’Union européenne, en passant par la Turquie et le sud-est de l’Europe.
Toujours à propos de l’approvisionnement de l’Europe en gaz, le Groupe de coordination pour le gaz (GCG) a identifié jeudi dernier à Bruxelles la coopération régionale et le renforcement des capacités de stockage au sein de l’Union européenne comme le meilleur moyen pour atténuer les réductions éventuelles de gaz.