L’accord inter-malien est équilibré et complet
C’est à Alger, au terme d’intenses pourparlers, que les représentants politiques, dirigeants et militants, ont catégoriquement rejeté toute forme d’ingérence étrangère et pris l’engagement de trouver une solution politique à leur crise.
Patiemment et méthodiquement, la diplomatie algérienne continue son travail d’accommodation des positions et des intérêts des différentes composantes du dossier malien qui se retrouvent demain à Alger pour un round ultime au terme duquel on espère le paraphe définitif de l’accord-cadre. Travail de longue haleine que certains milieux ont tôt fait de tenter de discréditer, n’hésitant pas à utiliser les arguments les plus spécieux et les hypothèses les plus farfelues afin de supputer un échec de la médiation algérienne. A croire qu’il est essentiel à leurs yeux que l’Algérie échoue dans ses actions en faveur de la paix même au détriment de l’intégrité des pays voisins.
Après l’appel pressant du Conseil de sécurité des Nations unies vendredi dernier, demandant instamment aux mouvements politico-militaires du nord du Mali qui n’ont pas encore signé l’accord d’Alger de «le faire sans délai afin de résoudre la crise», cette réunion de l’ensemble des protagonistes, y compris la Coordination des mouvements de l’Azawed, revêt en effet un caractère pressant de sortie de crise.

Objectivement, ou la dite Coordination paraphe le texte dont on peut penser qu’il aura subi quelques modifications par rapport au document signé le 1er mars à Alger, de manière à prendre en compte certaines doléances des Touareg concertés, ou il y aura un refus de souscrire à une démarche qui aura pourtant suscité un grand espoir quant au retour de la paix dans le pays. D’ailleurs, la formulation de nouvelles réserves aussi bien que la demande d’une nouvelle période de consultations seront probablement considérés pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des faux-fuyants irrecevables.
Ce n’est pas par hasard que les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont «exhorté les groupes armés de la Coordination (Coordination des mouvement de l’Azawad) à parapher le projet d’accord, invitant «tous les acteurs qui ont de l’influence sur les parties prenantes au Mali de l’utiliser dans ce sens», selon une déclaration adoptée par consensus.
«Cet accord est équilibré et complet» a estimé le Conseil de sécurité pour qui le document est une «occasion historique» que les signataires doivent «appliquer de manière complète, sincère et effective». Menace à peine voilée, il a enfin déclaré son intention de «continuer à suivre de près les développements» de la crise malienne.
La nouvelle rencontre qui aura lieu demain entre les signataires de l’accord de paix et de réconciliation sous la supervision de la médiation internationale conduite par l’Algérie en qualité de chef de file, est donc destinée à accueillir la réponse favorable de la Coordination des mouvements de l’Azawed qui avait demandé un délai pour consulter sa base militante.
Un travail de sape
Ce qui est vrai pour le Mali dont l’Algérie considère l’unité et la stabilité comme une exigence fondamentale de la sécurité régionale l’est aussi pour la Libye en proie à des tentatives de sape extrêmement préoccupantes. Là encore, dans le cadre du groupe de contact des pays voisins sous l’égide de l’Union africaine, l’Algérie agit toujours, en qualité de chef de file, pour travailler, conjointement avec la mission de l’ONU, pour parvenir à un accord des parties au conflit sur un consensus et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale
Le dialogue engagé entre les dirigeants des partis politiques et les militants politiques Libyens, sous la conduite de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Unsmil), se poursuivra demain à Alger, comme l’a annoncé vendredi le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.
Un pas décisif
L’objet de cette nouvelle rencontre sera donc de parvenir à un accord sur la formation du gouvernement national ainsi que sur un certain nombre d’arrangements sécuritaires, condition préalable à l’appui du processus de restauration de la paix et de la sécurité par la communauté internationale, notamment en ce qui concerne la livraison d’armes face à une menace terroriste inquiétante.
Après la dernière réunion à Alger, les mêmes milieux chagrins qui entendent saborder les efforts de la médiation algérienne ont multiplié l’intox et l’anathème, tout en prétendant oeuvrer pour un même objectif. La réunion des deux Parlements libyens au Maroc, censée aboutir à un accord entre les deux principaux antagonistes, a fait long feu et a failli, malheureusement, compromettre une relative accalmie dans les affrontements autour des villes et des installations pétrolières libyennes. Rappelons seulement que c’est à Alger, au terme d’intenses pourparlers, que les représentants politiques, dirigeants et militants, ont catégoriquement rejeté toute forme d’ingérence étrangère et pris l’engagement de trouver une solution politique à la crise pour préserver la souveraineté de la Libye, son unité nationale et son intégrité territoriale, condamnant les groupes terroristes qu’ils soient de Daesh, d’Ansar el Charia ou d’ El Qaîda. Cette démarche a eu pour mérite de préparer le terrain à toutes les parties au dialogue inclusif, à l’exception des groupes terroristes identifiés par la communauté internationale. Gageons que, dès demain, un pas décisif sera franchi en faveur de la réconciliation nationale en Libye.