Accord imminent entre les partis au pouvoir et l’opposition: La fin des incertitudes

Accord imminent entre les partis au pouvoir et l’opposition: La fin des incertitudes

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Les présidents des partis de l’Alliance vont se rencontrer, pour la seconde fois, dans le cadre de l’instance de coordination, en début de semaine prochaine.

Le citoyen ne doit plus avoir la hantise de quoi son lendemain sera fait. Car, il semble qu’un consensus a été trouvé et que le flou qui entourait la scène politique du pays, ces derniers mois, commence à se dissiper. A voir des partis de l’opposition et ceux au pouvoir parler le même langage et adopter une même proposition, cela présage d’un accord imminent qui sera finalisé dans les jours prochains. Et cet accord va porter sur la tenue d’une conférence nationale devant permettre d’aller vers de profondes réformes politiques et économiques. Mais pour que cela se fasse, il faudra se donner le temps nécessaire et donc annoncer le report de la prochaine présidentielle, prévue constitutionnellement en avril prochain. Ainsi, après Abderrezak Makri et Amar Ghoul, présidents du MSP et du TAJ, voilà que Amara Benyounès, le président du MPA, annonce que l’Alliance est disposée à «étudier n’importe quelle initiative politique qui approfondit et parachève les réformes initiées par le président de la République» tout en glissant «surtout lorsque les propositions émanent de l’opposition».

Ne tenant pas à commenter l’offre de Makri qui fait état du report de l’élection présidentielle, Amara Benyounès va se contenter de rappeler que l’engagement du MPA «est avec le président Bouteflika» et d’annoncer que l’Alliance présidentielle «va clarifier sa position par rapport à toutes les initiatives posées sur la scène politique». Et à ce propos, il y a lieu de préciser que les présidents des partis de l’Alliance vont se rencontrer, pour la seconde fois, dans le cadre de l’instance de coordination, en début de semaine prochaine. Ces derniers vont se prononcer officiellement sur l’organisation d’une conférence nationale. Et il est très attendu, à voir l’évolution des choses, qu’ils annoncent leur accord.

En fait, c’est la position des deux mastodontes, le FLN et le RND, qui sera déterminante, en ce sens qu’une telle initiative ne peut être annoncée officiellement que par l’un des deux partis. Il faut dire qu’à quatre mois de l’élection présidentielle, il n’y a aucun air de campagne électorale: ni candidats de poids ni slogans préélectoraux ni débats des formations politiques ni même une gestation au sein du ministère de l’Intérieur annonciatrice de la préparation d’une élection. A cela il faut ajouter le gel total des structures de la plus grande force politique du pays dont le nouveau coordinateur, chargé de «rectifier la ligne du FLN», s’abstient de parler de la prochaine échéance électorale. Ce qui renforce la conviction des observateurs de la scène politique que l’idée d’un report fait son chemin. L’opposition a toujours appelé à un consensus national, elle est donc acquise à l’offre d’un report pour atteindre son objectif.

Du côté de l’Alliance, le report ne remet nullement en question l’engagement des partis au pouvoir avec le président de la République puisqu’il permettra d’assurer «la continuité» farouchement défendue par ces formations politiques. Un terrain d’entente semble donc être trouvé grâce à ce consensus dont la convocation va permettre le report de l’élection présidentielle. Et si on évoque le report à la demande de l’ensemble de la classe politique du pays cela va permettre de «légitimer» le non-respect du calendrier électoral puisqu’il s’agit d’opérer les tâches selon leur ordre de priorité et de préserver ainsi l’unité de l’Algérie.

Par ordre de priorité, il faut s’attendre donc à ce que dans les prochaines semaines, une conférence nationale regroupant l’ensemble des partis politiques et des forces vives du pays soit organisée. Il en découlera la création d’un gouvernement d’union nationale qui regroupera tous les partis afin d’opérer des réformes politiques profondes dont une révision de la Constitution. Il sera aussi question d’une instance chargée du volet économique. Une telle option est certes renforcée par le dernier revirement enregistré chez les partis de l’Alliance qui ne rejettent plus l’idée d’un consensus; toutefois cela demeure encore une option tant que la décision n’a pas encore été actée.

Mais une année sera-t-elle suffisante pour engager des pourparlers avec des dizaines de partis et autant de personnalités nationales, réunir tout le monde dans une conférence, dégager un consensus et procéder à la révision de la Constitution? Peut-être pas, mais cela va certainement donner plus de temps pour bien penser l’organisation de la prochaine présidentielle. .