Accord de paix au Mali, Alger et Paris mettent la pression sur les rebelles

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À mesure qu’approche la date du 15 mai fixée par la médiation internationale conduite par l’Algérie pour la signature de l’accord de paix au Mali, les pressions augmentent de plus en plus sur les rebelles touareg réfractaires à parapher le document préparé en l’état.

Hier encore, Alger et Paris ont de nouveau appelé à la signature de l’accord de paix entre le gouvernement de Bamako et les rebelles du Nord regroupés au sein de la Coordination  pour les mouvements de l’Azawad (CMA). “Nous appelons de la façon la plus claire et dans l’intérêt de la paix du Mali et de la paix de la région à la signature du texte qui a été préparé sous médiation des amis algériens”, a affirmé à Alger le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, lors d’un point de presse avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra. “Un travail très important a été mené — et en particulier, je tiens à rendre hommage à nos amis algériens — pour parvenir à ce qu’on appelle une médiation. Des textes ont été mis au point. La position de la France est de demander que les différentes parties prenantes puissent signer ces textes. Certains diront qu’il y a peut-être tel ou tel détail qui devrait être complété. Le texte a été travaillé. D’autres qu’il devra faire l’objet d’un suivi, d’une mise en application. Mais il faut, de part et d’autre, que ce texte soit signé, paraphé, ratifié”, a-t-il ajouté.

Un appel relayé par le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra. “Je ne peux qu’amplifier cet appel en faveur d’une signature par tous les acteurs maliens de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger”. Lamamra n’a pas caché son optimisme en dépit des violations répétées du cessez-le-feu dont la dernière en date est l’embuscade tendue contre un convoi de l’armée malienne et qui a coûté la vie à neuf soldats alors que quatorze autres ont été blessés. “Je voudrais ajouter que l’Algérie en tant que chef de file de la médiation est en contact suivi avec l’ensemble des parties, comme avec l’ensemble des membres de l’équipe de médiation élargie. Nous sommes confiants quant au succès de ce processus. Ne me demandez pas de détails à ce stade, mais j’ai des raisons de penser que ce sera un succès”, a déclaré avec le sourire Lamamra.

Mais à trois jours du rendez-vous, le doute

LG Algérie

plane toujours sur la participation des rebelles touareg. “Nous voir à Bamako en train de

signer vendredi relèverait du miracle”,

a affirmé hier à l’AFP un responsable rebelle, Almou Ag Mohamed, porte-parole du Haut-Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) jugeant “impossible” d’avaliser en l’état ce document.

La rébellion a accepté la proposition de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) de retourner d’ici à vendredi à Alger pour “discuter et même parapher le texte” mais pour une signature “il faut de nouvelles négociations pour faire avancer les choses”, a indiqué M. Ag Mohamed, selon la même source. Et d’aucuns y voient dans les dernières attaques contre l’armée malienne quelques messages à destination de la médiation et du pouvoir de Bamako. Mais il n’est pas exclu que cela exprime également quelques tiraillements à l’intérieur de la CMA.

D’ailleurs, à Bamako on est convaincu que les rebelles finiront par se rendre vendredi pour signer le fameux document. “Nos frères viendront. Mais vendredi, nous aurons probablement une bonne surprise de voir de gros calibres de la CMA signer le document”, a indiqué à l’AFP un proche du président IBK sous le couvert de l’anonymat.

K.K.