Les questions qui fâchent…
Lamamra qui, en juin dernier, à l’occasion de la 9e session du Conseil d’association Algérie-UE à Bruxelles, n’a pas caché le mécontentement de l’Algérie face à certains agissements de ses partenaires européens, fera bien en sorte de «tirer les choses au clair» lors de cette visite. Au cœur des discussions programmées, l’accord d’association qui lie l’Algérie à l’UE, lequel se trouve plusieurs fois dénoncé par la partie algérienne qui reproche à ses partenaires de ne pas avoir respecté ses engagements. Officiellement, cette visite de la responsable européenne sera «axée sur la consolidation de la vision commune devant permettre une mise en œuvre équilibrée et adaptée de l’Accord d’association et de la coopération sectorielle en vue de les renforcer dans l’intérêt des deux parties», selon le ministère des AE. Mais c’est là un sujet que la représentante européenne aimerait bien éviter, selon des indiscrétions, tant il sera difficile pour elle de se défendre face au réquisitoire des autorités algériennes.
Retour au processus de Barcelone

Par contre, Federica Mogherini, qui aura des discussions en haut lieu autour des questions régionales, notamment celles inhérentes à la sécurité et la lutte contre le terrorisme, viendra initialement plaider la vision européenne en matière de gestion de la crise migratoire. Dans ce cadre, la diplomate européenne est censée défendre l’initiative de l’UE de lancement d’un processus de révision de la politique européenne de voisinage (PEV). Cette initiative, lancée en 1995 sous le nom de processus de Barcelone, puis réactualisée au début des années 2000, se veut un moyen de «créer un espace de prospérité et de stabilité autour de l’UE en entretenant une coopération étroite avec des Etats qui n’ont pas vocation à y rentrer». Mais avec les derniers développements de la situation, et la crise des migrants qui s’exacerbe, l’UE aura tout à gagner à fédérer les pays du pourtour méditerranéen, en particulier l’Algérie.
Divergences…
Ceci dit, les centres d’intérêt des deux parties ne sont pas les mêmes.Si Alger veut bien revoir la copie de l’accord d’association – signé entre les deux parties en 2002 et mis en œuvre en septembre 2005 – la partie européenne songe à rallier ses partenaires du Sud pour faire face à la crise, beaucoup plus sécuritaire, induite par la migration massive de ces dernières semaines. Encore, la divergence de points de vue sur ces différentes questions n’est pas faite pour faciliter la tâche de Mogherini, laquelle doit d’abord faire l’effort de comprendre ses partenaires.