Accidents domestiques en Algérie : plus de 60 000 enfants blessés selon l’INSP

Accidents domestiques en Algérie : plus de 60 000 enfants blessés selon l’INSP
INSP

L’Institut national de santé publique (INSP) a publié sur son site web www.insp.dz son rapport annuel de 2024 sur les accidents domestiques chez les enfants. Les données sont préoccupantes : plus de 60 000 cas ont été enregistrés dans les structures de santé de 39 wilayas. Derrière ces chiffres, un enjeu de santé publique majeur.

Les données recueillies par l’INSP dressent un constat alarmant : 60 611 accidents domestiques impliquant des enfants âgés de 0 à 15 ans ont été recensés dans les établissements de santé de 39 wilayas. Ce chiffre ne prend en compte que les cas ayant nécessité un recours aux soins médicaux, ce qui laisse présager une réalité encore plus préoccupante.

En effet, le rapport indique une nette prédominance masculine avec un taux de 56,32 % des cas enregistrés tandis que les 43,68 % restants concernent des filles. Cette disparité, fréquemment observée dans les études sur les traumatismes infantiles, renforce l’idée que les garçons sont plus exposés aux risques domestiques.

Plus inquiétant encore, les enfants de moins de cinq ans représentent à eux seuls près de la moitié des cas, ce qui témoigne de leur extrême vulnérabilité dans l’environnement familial.

Chutes, brûlures, blessures : un quotidien truffé de dangers

En termes de types d’accidents domestiques, les chutes arrivent largement en tête du classement avec 180 341 cas enregistrés, soit un taux de 43,41 %. Elles sont suivies de très près par les blessures, avec 117 160 cas recensés, représentant 28,2 % du total. Les brûlures comptent pour 50 688 cas (12,2 %), tandis que les intoxications atteignent 26 152 cas (6,3 %). Viennent ensuite les traumatismes dus à des objets contondants ou tranchants (5 %) ainsi que les morsures et piqûres (4 %).

Par ailleurs, près de 2 500 cas ont nécessité une hospitalisation, preuve supplémentaire de la gravité potentielle de ces blessures. Le rapport met en évidence que la majorité de ces accidents surviennent à l’intérieur du domicile, notamment dans des lieux familiers tels que le salon, la cuisine, les escaliers ou la salle de bain.

Prévenir plutôt que guérir : un impératif national

Face à ces chiffres alarmants, l’INSP appelle à une vigilance accrue des parents et des tuteurs, mais aussi à un renforcement des campagnes de prévention. Les autorités sanitaires rappellent que de nombreux accidents domestiques peuvent être évités grâce à des mesures simples mais efficaces : installation de barrières de sécurité, rangement systématique des produits toxiques hors de portée des enfants, protection des prises électriques ou encore surveillance constante des plus jeunes à proximité d’objets chauds ou dangereux.

Le rapport souligne également le rôle fondamental de l’environnement familial et social dans la prévention des risques. Il recommande de renforcer la formation des personnels de santé et des éducateurs, ainsi que d’intégrer des modules de sensibilisation dans les établissements scolaires.

Au-delà des chiffres, c’est une véritable culture de la sécurité domestique qu’il convient d’ancrer dans les foyers algériens. Car si l’accident reste par définition imprévisible, une société mieux informée et plus vigilante peut en réduire significativement la fréquence et la gravité.