L’hécatombe a repris de plus belle et pourrait atteindre le chiffre macabre de 5000 morts
Les accidents de la route provoquent chaque année des milliers de victimes. La vitesse et les dépassements dangereux sont les principaux facteurs.
En dépit de toutes les mesures de prévention préconisées jusque-là, le nombre des accidents de la route ne cesse d’augmenter, plongeant chaque année des milliers de familles algériennes dans le deuil. Hormis un léger mieux en 2010, l’hécatombe des accidents a repris de plus belle et pourrait atteindre à la fin de cet exercice le chiffre macabre de 5000 morts.
Selon un bilan établi par le ministère des Transports, les accidents de la route ont déjà causé la mort de 3936 personnes et 57.335 blessés au cours de ces premiers mois.
Intervenant lundi à l’occasion d’un table ronde organisée par le forum d’El Moudhahid, M.Talbi chargé de la prévention routière impute ces accidents à la vitesse et aux dépassements dangereux. Analysant les résultats encourageants ayant sanctionné l’année 2010 qui a vu, dit-il, le nombre des accidents diminuer, le représentant du ministère des Transports «regrette le relâchement de la vigilance qui encourage les automobilistes à faire de la vitesse et à commettre des accidents qui sont, hélas, souvent mortels.»
Critiquant les informations publiées dans certains journaux classant l’Algérie parmi les pays ayant enregistrée le plus grand nombre de décès sur les routes, M.Talbi, tout en s’interrogeant sur leur origine, a tenu à préciser que malgré le nombre élevé des accidents automobiles et de victimes sur les routes, notre pays n’occupe pas les premières loges au classement. Selon une enquête réalisée en 2007, c’est en Inde et en Chine que l’on enregistre le plus grand nombre d’accidents. Au niveau arabe, l’Algérie est classée dixième, alors que sur le plan mondial elle ne pointe qu’à la vingt-neuvième place, loin derrière l’Egypte, le Maroc et la Tunisie pour ne citer que ces pays-là.
Pour le commandant de gendarmerie, M.Latrèche, les accidents de la route ont provoqué durant les 9 premiers mois de l’année 2011, 3286 décès, soit 31% d’augmentation par rapport à 2010. Au banc des accusés, les conducteurs qui d’après lui, sont dans «82% des cas responsables des accidents, les routiers, plus particulièrement, en ont provoqués, à eux seuls, plus de 5000 dont la plupart sont mortels. Les conducteurs de véhicules de transport en commun sont aussi pour beaucoup dans ces accidents qui endeuillent des familles». «Les conducteurs de véhicules de transport de voyageurs ne respectent pas le code de la route. Ils font de la vitesse et effectuent souvent des dépassements dangereux en se déportant à gauche», explique-t-il.
Invité, lui aussi, le lieutenant de police Rabah Zouaoui, a présenté un bilan chiffré fixant l’état des accidents provoqués intra-muros. C’est ainsi qu’il nous a appris que les services de la Police nationale ont relevé au cours de ces 9 premiers mois 288.000 infractions ponctuées par 54.000 contraventions et ont coûté la vie à 650 citoyens. Quant au nombre des blessés, il s’élève, lui, à 18.432. Selon lui, «on ne fait pas assez dans la prévention qui doit être renforcée à travers des campagnes de sensibilisation à travers tout le territoire national, notamment en direction des écoliers qui sont les premières victimes des accidents de la route.»
A ce titre, les auto-écoles ont un grand rôle à jouer. Le lieutenant de police plaide en faveur d’un redéploiement de ces dernières qui, grâce à l’enseignement qu’elles prodiguent aux candidats au permis de conduire, constituent l’unique rempart pour freiner l’hécatombe des accidents meutriers endeuillant des milliers de familles chaque année.