Accidents de la route, Ces chiffres qui donnent froid dans le dos

Accidents de la route, Ces chiffres qui donnent froid dans le dos
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Hécatombe sur les routes algériennes. Samedi dernier, 26 personnes sont mortes suite à des accidents de la circulation routière. Vingt-quatre heures après, les services de la Protection civile ont enregistré la mort de 16 personnes et 27 blessées dans plusieurs accidents de la route.

Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Sétif où cinq personnes sont décédées et cinq autres ont été blessées, suite à une collision entre un véhicule léger et un camion, survenue sur la RN75 au lieudit Chouf Lekdad. Selon la même source, c’est à l’est du pays plus exactement dans l’axe Sétif-Bordj Bou Arréridj-Bouira, où le plus grand nombre d’accidents a été enregistré.

Autre information, la région du centre du pays arrive juste après l’Est, où il a été également noté un grand nombre d’accidents de la route, dont le dernier en date est celui qui a coûté la vie à notre confrère et collègue le journaliste Nadir Bensebaâ. Ces chiffres effrayants confortent l’idée selon laquelle l’Algérie arrive dans le peloton de tête des pays où le plus grand nombre de morts est enregistré suite aux accidents de la route. Cette situation interpelle tant les pouvoirs que les citoyens sur la gravité de la situation.

Une situation qui dénote, selon les observateurs, que le terrorisme de la route est «bien installé et que son éradication nécessite des moyens importants». D’ailleurs, le sous-directeur de la prévention et de la sécurité routière à la DGSN, le commissaire principal Ahmed Naït El Hocine, a mis en exergue la gravité de la situation lors de sa dernière sortie médiatique.

LG Algérie

Ce haut responsable de la Sûreté nationale a relevé une hausse de 9%, au mois de juin, du nombre d’accidents qui ont également fait, durant la même période, 6 861 blessés. Il est à craindre donc que le bilan de cette année soit encore plus catastrophique, d’autant que c’est durant la saison estivale qu’est enregistré un pic des accidents de la circulation.

Eté meurtrier

Selon la même source, au cours de la saison estivale 2013, il y eut 5 472 accidents avec 246 décès. Selon toujours la même source, la période la plus accidentogène de l’année reste l’été, plus particulièrement le mois d’août avec 1 651 accidents, alors que le mois le plus meurtrier de l’année 2013 a été celui de juin avec 90 morts.

M. Naït El Hocine pointe du doigt le facteur humain à l’origine de cettte hécatombe. L’excès de vitesse et l’inattention des conducteurs sont les principales causes de ces accidents, selon ce haut responsable de la police, qui ajoute que l’état du véhicule n’est responsable qu’à hauteur de 2% de ces accidents.

Ce dernier salue les efforts menés par les agents de police en matière de prévention qui auraient contribué à atténuer un tant soit peu le nombre des sinistres routiers. «Il y a une part de satisfaction pour la police, parce qu’il y a une croissance effrénée du parc automobile qui normalement conduit à l’aggravation des sinistres, ce qui n’est pas le cas actuellement», se réjouit-il.

Il n’en demeure pas moins que le non-respect de la signalisation routière, les manoeuvres dangereuses ont été également relevées parmi les facteurs d’accidents, tout comme le mauvais état de certains véhicules. Sur ce plan, le bilan précité précise que dans 1 386 accidents, c’est le mauvais état du véhicule qui est en cause, d’où les interrogations sur le contrôle technique et sa responsabilité.

Bilan 2014 catastrophique !

La Gendarmerie nationale considère pour sa part que le conducteur est responsable des accidents survenus. A titre d’exemple en 2011, le taux était de plus de 80%, selon les détails fournis par cette institution sécuritaire, qui précise que l’excès de vitesse (21% des cas) et les dépassements dangereux (10,14% des cas) sont les principales causes des accidents relevés durant la période estivale. Face à cette situation alarmante, les pouvoirs publics craignent que l’année 2014 sera celle qui détiendra le triste record des accidents de la route où le nombre de décès et de blessés a dépassé déjà un seuil inimaginable.

D’après le directeur général du Centre national de prévention et de la sécurité routière, M. El Hachemi Boutalbi a indiqué, lors d’une conférence tenue au mois de juin dernier, une «hausse considérable et inquiétante » en matière de victimes des accidents de la route enregistrés lors des quatre premiers mois de l’année 2014, comparativement à la même période de l’année 2013.

Il a souligné que le nombre de décès suite aux accidents de la route a augmenté de 133 morts, soit de 16,06 %, alors que le nombre des blessés a augmenté de 90 personnes, soit 0,66%. Il a rappelé qu’une augmentation de morts et de blessés suite à des accidents de la route avait été également enregistrée en 2013 comparativement à 2012. Ce même responsable dira par ailleurs que plusieurs procédures sont en préparation en vue de faire face à cette situation.

Il s’agit, entre autres, de textes législatifs concernant l’équipement des véhicules de transport en commun (9 voyageurs et plus) et les véhicules de transport de marchandise excédant les 3,5 tonnes d’un appareil dit chronotachygraphe sont soumis au gouvernement. Il a expliqué que cet appareil permettra de calculer la distance parcourue par le véhicule, sa vitesse et ses temps d’arrêt. Ces données permettront aux forces de sécurité de contrôler certains paramètres comme les limitations de vitesse et le respect du temps d’arrêt.

A. B.