Accidents de la route – Association de protection des consommateurs « La responsabilité du facteur humain est exagérée »

Accidents de la route – Association de protection des consommateurs « La responsabilité du facteur humain est exagérée »
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Les bilans et autres constats de la gendarmerie et de la police nationales imputent les accidents de la route au facteur humain.

On estime que le conducteur y est responsable dans plus de 90% des cas. Mais le président de l’Association de la protection et orientation des consommateurs et son environnement (Apoce) réfute cette idée, précisant que ce chiffre est erroné et que le facteur humain ne peut pas dépasser les 50%.

Le conducteur algérien n’est pas détraqué à ce point », a estimé le président de l’association, Mustapha Zebdi pour qui, il n’y a jamais eu d’enquêtes approfondies dans ce sens.

Une telle éventualité aurait démontré, selon lui, que le marché national de l’automobile a toujours été une poubelle avec ses pièces de rechange contrefaites, que l’état des routes est déplorable (nids de poule, chaussée glissante, ralentisseurs ne répondant pas aux normes, absence de lumière dans les tunnels…), et que le manque de panneaux de signalisation et la mauvaise signalisation sont autant de facteurs augmentant les risques d’accidents. Sentence : « Il faut mettre les responsables concernés en l’occurrence les autorités locales, les directions des travaux publics, le ministère du Commerce, les importateurs de pièces de rechange, les concessionnaires automobiles devant leurs responsabilités ».

Car pour Zebdi, tant qu’on focalise l’attention uniquement sur le facteur humain on ne peut pas diminuer le nombre d’accidents. « Tant qu’on voit les accidents sous cet angle, il est impossible d’en freiner leur augmentation », estime-t-il. Pour lui, l’administration n’a fait aucun travail en profondeur à même d’arrêter l’hécatombe. Il en veut pour preuve le durcissement de la loi relative au code de la route notamment le retrait temporaire du permis de conduire qui n’a pas, pour autant, diminué le nombre d’accidents. « Il est vrai que l’élément humain est responsable dans cette hécatombe mais les chiffres déclarés sont exagérés », dit-il. Justement s’agissant de l’élément humain, le président de l’Apoce suggère d’obliger les transporteurs de voyageurs des grandes lignes à réserver deux chauffeurs qui se relaient comme cela se fait à l’étranger. « La fatigue et la somnolence entraînent souvent des accidents tragiques », rappelle-t-il.

Parmi les autres propositions, l’Apoce demande la révision du mode de fonctionnement du centre national de prévention routière et sa dotation en moyens et prérogatives lui permettant d’être un centre de réflexion et pas seulement un centre d’archivage ou de spots publicitaires. « Les campagnes de sensibilisation sur les accidents de la route programmées régulièrement à travers la radio algérienne et les radios locales ne peuvent pas avoir l’impact nécessaire pour renverser la tendance tant qu’elles ciblent le seul facteur humain », estime-t-il.

Auto-écoles : un nouveau programme lancé en avril prochain

Ce programme sur CD sera distribué à toutes les auto-écoles, selon lui. Parmi les nouveautés : l’augmentation du nombre d’heures de la formation qui sera de 55 heures (au lieu de 27) dont 25 de cours théoriques et 30 de conduite. En outre, le nouveau programme a vu l’introduction de la pédagogie et de la mécanique. « La formation durera au moins trois mois au lieu de 40 jours actuellement et est dispensée par des moniteurs formés », a assuré le président de la fédération. Les prix sont libres et oscillent entre 8.000 et 30.000 dinars.