L’hécatombe, chaque jour…
400 décès ont été déplorés rien que durant le mois de Ramadhan dernier.
En huit mois seulement, «3000 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la circulation, dont 509 en zones urbaines», a indiqué Ahmed Naït El Hocine, commissaire principal à la direction de la sécurité publique de la Direction générale de la sûreté nationale (Dgsn), invité hier de la Chaîne III de la Radio nationale. Selon ce commissaire principal:«Le facteur humain est à l’origine de 90% des accidents. Sur les 15.894 enregistrés en 2010, 14.884 sont dus à l’inobservation des règles de la circulation.»
L’utilisation du téléphone portable au volant est à l’origine accidents de la route survenus dans le milieu urbain. D’ailleurs «la proportion des accidents dus à l’utilisation du téléphone portable au volant est insignifiante par rapport aux autres causes comme l’excès de vitesse et l’indiscipline des piétons», a-t-indiqué.
Ainsi, afin de garantir une bonne conduite et éviter les accidents de la circulation, les services de Sûreté nationale recommandent aux conducteurs de ne pas utiliser le téléphone portable au volant, de respecter la vitesse indiquée sur les panneaux de signalisation, de mettre la ceinture de sécurité et de respecter la distance sécuritaire.
Mais à cela s’ajoutent d’autres mesures répressives. «Les 100 radars, qui sont déployés actuellement, sont un outil efficace. Nous attendons l’acquisition de 100 autres pour les déployer dans les wilayas qui enregistrent le plus grand taux d’infractions d’excès de vitesse», a-t-il précisé.
Pour ce responsable, il est plus qu’urgent d’agir. Jusque-là «des propositions sont faites pour une plus grande utilisation des feux tricolores», a-t-il souligné, avant de poursuivre qu’actuellement «les caméras de surveillance sont dans une phase d’expérimentation. Elles vont servir à la régulation de la circulation routière dans l’avenir».
Par ailleurs, Ahmed Naït El Hocine a estimé que le permis à points est une solution pour lutter contre la délinquance routière. Selon lui, «c’est un dispositif qui a fait ses preuves». D’ailleurs «le système de sanctions actuel ne fait pas de distinction entre les contrevenants primaires et les contrevenants multirécidivistes à l’endroit desquels des actions à la fois répressives, pédagogiques et de formation doivent être entreprises», a-t-il indiqué.
Au plan mondial, les accidents de la route sont la première cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans. L’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution en 2010 proclamant la décennie 2011-2020, «Décennie d’action pour la sécurité routière». L’objectif: sauver des millions de vies en améliorant la sécurité des routes et des véhicules, le comportement des usagers et les services d’urgences. De son côté, l’OMS recommande plusieurs actions pour réduire les accidents de la circulation. Selon cette organisation, les mesures pour lutter contre l’insécurité routière doivent cibler le comportement des usagers de la route.
Actuellement, l’Algérie est classée première en matière d’accidents de la circulation dans le Monde arabe et parmi les quatre premiers à l’échelle mondiale.
Jusque là, l’Algérie risque de battre le record mondial ce qui s’apparentera à un vrai génocide routier.
