Accès aux gisements pétroliers algériens: Discussions soutenues entre Sonatrach et Exxon Mobil

Accès aux gisements pétroliers algériens: Discussions soutenues entre Sonatrach et Exxon Mobil

Le gisement de pétrole de Hassi-Messaoud a été abordé au cours des discussions, révèlent nos sources.

La compagnie nationale Sonatrach et le géant pétrolier américain Exxon Mobil mènent des discussions assez soutenues depuis quelque temps. Des discussions qui ne concernent pas que le rachat de la raffinerie d’Exxon Mobil en Italie par Sonatrach, a-t-on appris d’une source proche de la partie américaine.

À l’issue de plusieurs rounds de discussion, qui se sont tenus aux États-Unis et à Alger, les deux parties ont convenu de conclure un accord global portant sur plusieurs domaines de l’activité pétrolière. En premier lieu, sur ce qui constitue le cœur du métier des deux groupes pétroliers : l’exploration et l’exploitation de gisements. Il est clair que, compte tenu de son poids, Exxon Mobil s’attend à ce que Sonatrach lui permette d’accéder à un gros gisement pétrolier ou gazier.

Le gisement de pétrole de Hassi-Messaoud a été abordé au cours des discussions. “La compagnie américaine a la conviction que l’Algérie recèle encore d’importantes richesses dans le gisement géant de Hassi-Messaoud et à la périphérie, voire dans le bassin d’Amguid-Messaoud”, a laissé entendre la même source.

Hassi-Messaoud recèle 7 milliards de tonnes de pétrole, dont 20% seulement ont été consommés Sur quoi pourrait porter ce partenariat avec Sonatrach dans ces gisements du Sud-Est algérien. Il faut savoir que Hassi-Messaoud recèle 7 milliards de tonnes de pétrole, dont 20% seulement ont été consommés.

Sonatrach est intéressée par l’amélioration du taux de récupération de ce champ qui est loin d’être optimal. Si on améliore d’un point son taux de récupération, c’est comme si on découvrait un nouveau gisement, soit l’équivalent de 500 millions de barils, soutiennent d’anciens P-DG de Sonatrach qui ont eu à gérer ce champ. Cette optimisation passe nécessairement par la conclusion d’un partenariat. Pour plus d’une raison, Hassi-Messaoud a été toujours écarté de la liste des gisements à ouvrir au partenariat dans ce domaine précis de l’amélioration du taux de récupération. Il ne faut pas oublier que Sonatrach a déjà permis l’accès d’une grande compagnie à un gros gisement dans le cadre de la loi 86-14.

Il s’agit du champ pétrolier de Rhourde Baguel, confié à la multinationale BP. Cette compagnie devait porter la production de 25 000 barils à 100 000 barils/jour de pétrole grâce à l’amélioration du taux de récupération du champ. Pour dépasser ces considérations, les deux compagnies pourraient s’entendre sur un partenariat technique pour augmenter la production de ce gisement géant. Ce qui constituera une première. Mais plusieurs spécialistes doutent qu’un accord puisse être trouvé concernant ce champ. Par ailleurs, l’accord global ne se limitera pas à l’engagement d’Exxon sur un gisement ou plusieurs gisements conventionnels mais s’étendra à ceux recelant des ressources non conventionnelles, a ajouté la même source. À l’issue de ces discussions, il a été convenu également qu’Exxon accompagne Sonatrach dans la confirmation du potentiel de gaz de schiste algérien, considéré comme le troisième dans le monde.  Cet accord comme on l’a vu porte également sur la pétrochimie. Outre le rachat de la raffinerie Augusta en Italie, Exxon Mobil pourrait remporter le marché portant réalisation et exploitation d’un grand projet pétrochimique en Algérie.

Il faut savoir enfin que les discussions se poursuivent entre les deux compagnies. Un dernier round s’est tenu très récemment à Alger, a ajouté la même source. Les deux parties, au terme de ces discussions, ont convenu de conclure ce grand deal une fois promulguée la nouvelle loi sur les hydrocarbures, soit vraisemblablement en 2019.