La ressource hydrique est inégalement répartie
Le ministre a fait part de son intention d’améliorer la qualité du service public dans son secteur.
Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lance un pavé dans la mare. Le successeur de l’actuel Premier ministre affirme sans ambages que la répartition de la ressource hydrique est inégale. «L’Algérie est un pays semi-aride où la ressource hydrique est inégalement répartie», a t-il déclaré lors de son passage hier matin, dans l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale. Pour Hocine Necib donc il y a une injustice dans la distribution de la ressource hydrique! Mais qui est donc responsable de cette «injustice»? Suivez mon regard… Pour réparer cette «injustice» le nouveau ministre des Ressources en eau a annoncé la mise en place d’une nouvelle stratégie pour assurer une répartition équitable de l’eau en Algérie.
L’interconnexion des barrages situés dans les zones arides à ceux du Nord est une des options proposées par Hocine Necib. «Interconnecter les barrages ou les forages a pour objectif d’assurer des quantités suffisantes en eau pour les régions pauvres en ressources hydriques. Ce sont des options stratégiques et nécessaires parce que nous sommes un pays semi-aride», a-t-il indiqué. M. Necib a illustré par l’exemple de Sétif, dans les Hauts-Plateaux, qui ne reçoit que 400 mm de pluie par an. Les deux barrages en réalisation dans cette wilaya seront alimentés par des barrages situés à Béjaïa et à Jijel à raison de 300 millions de m3/an. «L’hydrosolidarité entre les territoires est nécessaire pour rééquilibrer la dotation de la ressource en dépit des difficultés qui caractérisent la réalisation de ce type d’ouvrages»,
a-t-il souligné. Hocine Necib est allé plus loin en affichant son ambition d’améliorer la qualité du service public dans son secteur… «Cela consiste en la mise à niveau de réseaux, de la formation du personnel, la fixation d’objectifs, en la réactivité et bien sûr la dotation des moyens suffisants afin d’assurer un service public de qualité», a-t-il dit. Sous-entend-il que la qualité de service public dans le secteur des ressources en eau est mauvaise? A-t-il oublié toutes les améliorations et les grandes réalisations qui ont été faites par son prédécesseur? Non, puisque après avoir fait son «réquisitoire», il s’en est tout bonnement souvenu! Il a ainsi rappelé l’effort consenti par l’Etat dans ce secteur qui a permis à l’Algérie de réaliser les Objectifs du développement du millénaire (OMD) avant le délai fixé pour 2015. Après cette analyse, le ministre a dévoilé les grandes lignes de sa stratégie pour rationaliser l’exploitation de cette ressource. Il s’agit en premier lieu de remplacer l’eau utilisée pour l’irrigation par l’eau épurée.
A ce propos, le ministre a rassuré que l’eau épurée proposée «gratuitement» aux Fellahs est une «eau propre qui répond parfaitement aux critères de l’Organisation mondiale de la santé». Par ailleurs, le ministre a annoncé une campagne de sensibilisation auprès des ménages et la mobilisation de tous les moyens pour lutter contre le gaspillage de l’eau. Toutefois, Necib a exclu le recours à l’augmentation des tarifs. «Il n’est pas question d’augmenter les tarifs de l’eau en Algérie. Car le principe de l’accès à l’eau est un principe sacré», a-t-il rassuré. Le ministre a également indiqué également que le Plan national de l’eau (PNE) prévoyait de porter la quantité d’eau potable produite actuellement de 3 milliards de m3 à 4,113 milliards de m3 à l’horizon 2014.«Pour mobiliser autant de ressources, nous allons continuer à investir dans la réalisation des ouvrages de mobilisation des eaux superficielles, souterraines et non conventionnelles (dessalement et eaux usées épurées)», a-t-il assuré.
Interrogé sur les ressources hydriques nécessaires pour l’exploitation du gaz de schiste, le ministre a indiqué que les chiffres avancés par le secteur de l’Energie et les experts, parlent de un (1) milliard de m3 sur 40 ans. «Les quantités réservées à l’extraction des gaz de schiste ne sont pas très significatives par rapport à la source disponible», a répondu le ministre au souci lié aux quantités d’eau importantes utilisées pour exploiter cette énergie, à travers la technique de la fracturation. Enfin, concernant le taux de remplissage des barrages, il révèle qu’il est à hauteur de 68% en moyenne nationale.
Transfert des eaux souterraines
du Sud vers les hauts-plateaux
Le projet débutera en 2013
S’agissant du transfert des eaux souterraines du Sud vers les Hauts-Plateaux, le ministre des ressources en eaux Hocine Necib, a indiqué que l’étude réalisée par son secteur avait fait ressortir la faisabilité du transfert quelque 600 millions de m3 an. La réalisation de ces transferts est prévue en 8 phases indépendantes et interconnectées progressivement à partir de 2013 jusqu’à 2040. La première opération pilote concernera le transfert des eaux souterraines à partir de Laghouat sur Djelfa, ensuite une branche sur Tiaret et sur M’sila, explique-t-il. Necib veut donc aussi son Ain Salah- Tamanrasset…