Même si une diminution de la criminalité globale a été constatée durant l’année 2012, il n’en demeure pas moins que le crime organisé est en phase de prendre des proportions alarmantes en Algérie. En augmentation de plus de 4,10% par rapport à l’année dernière, ce type de criminalité a été accentué en termes de contrebande et de trafic de drogue en tous genres.
A ce sujet, dans sa présentation du bilan annuel des activités de police judiciaire pour l’année 2012, le colonel Chaiani Toufik, chef de la Division de police judiciaire à la Gendarmerie nationale, a fait savoir que le crime organisé, en termes d’affaires, a augmenté de 4,10% par rapport à l’année dernière, soit un taux de 17% par rapport à la criminalité globale. Soulignant que «la lutte contre le crime organisé constitue la priorité de l’action de la chaîne de police judiciaire, particulièrement les unités spécialisées de la Gendarmerie nationale», il expliquera que ce type de criminalité concerne pour l’essentiel le trafic de stupéfiants, d’armes, de munitions, de véhicules, les faux, l’immigration irrégulière, la délinquance économique et financière, et enfin et surtout la contrebande. En termes de chiffres, le conférencier a annoncé 12 407 affaires traitées en 2012 contre 11 918 l’année dernière, soit une hausse de 2,58%. Ainsi, la contrebande avec un taux de 36,32% occupera la première place du podium, suivie de la drogue et autres stupéfiants avec un taux de 25, 36%, et du trafic d’armes et de munitions avec 11,89% du total des affaires traitées en matière de crime organisé. Dans ce contexte, à propos du trafic de drogue par mer, soulignant la proportion alarmante qu’a pris cette pratique avec une hausse de 165,67% par rapport à 2011, il fera savoir que 37 affaires liées à la découverte de 912,635 kg de kif traité rejetés par la mer à travers 6 wilayas du littoral ont été traitées par les services de police judiciaire de la Gendarmerie nationale. Quant à l’immigration clandestine, le colonel Chaiani dira qu’elle représente de 13,97% avec 1 733 affaires traitées. Ce qui représente, dira-t-il, une hausse de 28,28% par rapport à l’année écoulée. En outre, une lecture des statistiques données concernant les affaires traitées par les unités de la Gendarmerie nationale dans le cadre de la criminalité globale, a permis de relever que les wilayas d’Alger, Tlemcen, Oran, Sétif, Batna et Mila, restent les plus touchées par la criminalité sous toutes ses formes. Comparativement à 2011, ce type de criminalité a enregistré une hausse de 1,7% en matière d’affaires traitées. Les affaires de droit commun ont enregistré une baisse de 4,25%. A ce sujet, le colonel Mohamed- Tahar Benaamane, responsable de la Sûreté nationale à la Gendarmerie nationale a indiqué que «l’année 2012 a été marquée par une nette amélioration de la situation sécuritaire, néanmoins des menaces multiples peuvent influer négativement sur la sécurité publique, notamment sur l’ensemble des frontières du pays». Par ailleurs, il soulignera que «la criminalité organisée constitue l’axe principal dans l’action de lutte de la Gendarmerie nationale».
Interrogé sur les différents enlèvements qui ont défrayé la presse nationale, le colonel Mohamed-Tahar Benaamane rétorquera que «sans diminuer la gravité des faits, il n’y a pas de phénomène d’enlèvement. C’est la médiatisation très importante des affaires concernant les petites Chaïma et Soundous qui a provoqué cette ampleur». Et de poursuivre u’en 2012 la Gendarmerie nationale a enregistré 42 cas d’enlèvement de mineurs. Sur les 147 cas relevés durant les cinq dernières années, 53 tentatives d’enlèvement ont fait 158 victimes sur 42 wilayas. Soulignant à ce propos que «les actes d’enlèvement ne sont pas le fait de groupes organisés, mais d’actes isolés dont 82% sont d’ordre sexuel, et en aucun cas il n’y a eu de prélèvement d’organes». Il estimera que «c’est la vulnérabilité des victimes qui a créé la psychose».
Par Lynda Naili Bourebrab
Démenti à propos de Tiguentourine
«Aucun corps n’a franchi les portes de l’Institut», c’est ce qu’a affirmé hier Abdelhamid Messaoudi, directeur général de l’Institut national de criminalistique et de criminologie, répondant à une question sur les vérifications d’identités des victimes étrangères mortes lors de l’attentat contre le site gazier de Tinguentourine en janvier dernier. «L’indentification a été faite à In Aménas et confirmée à la morgue d’El Alia», martèlera-t-il.