Au niveau national, il s’agit de milliers de véhicules volés par de jeunes trafiquants appartenant à des réseaux de trafic de voitures, dont certains sont en activité à l’échelle internationale.
Le vol de véhicules fait rage dans plusieurs wilayas du pays. En sept mois, plus de 600 voitures ont été volées dans la seule capitale. Au niveau national, il s’agit de milliers de véhicules volés par de jeunes trafiquants appartenant à des réseaux de trafic de voitures, dont certains sont en activité à l’échelle internationale.
Selon les différents bilans des services de sécurité, il ressort qu’en moyenne vingt vols de voitures sont constatés chaque jour au niveau de l’ensemble des wilayas du pays. Aujourd’hui, près de 40 000 voitures sont activement recherchées par les services de sécurité. Selon des sources policières sûres, quatre marques de voiture sont ciblées par ce phénomène
Il s’agit des véhicules Accent (Hyundai), Optra (Chevrolet), Kangoo (Renault) et Peugeot 206. Au niveau de la capitale, l’alerte est maximale avec l’entrée en vigueur depuis plus de vingt jours du Plan spécial ramadhan (PSR). Une véritable course contre la montre est engagée pour démanteler «le plus vite possible» les réseaux de malfaiteurs à l’origine de ces vols.
Jusqu’à présent, une quinzaine de réseaux ont été démantelés par les services de police, au niveau de la capitale, et ce depuis janvier dernier. Toutefois, la traque continue toujours du moment où des centaines de véhicules sont recherchés par les policiers. Au niveau des points de contrôle, on passe au peigne fin les types de véhicules volés et signalés.
Le plus surprenant, expliquent nos sources, «est que ces vols ont été enregistrés aux quatre coins de la capitale, et les actes sont commis de jour comme de nuit». On ajoute que les auteurs de ces vols opèrent dans des quartiers dits résidentiels. Ainsi, les services de sécurité ont enregistré des vols de voitures dans des quartiers comme Garidi, Kouba, El-Biar, Ben Aknoun, Dely-Ibrahim, ou encore Dar-El-Beïda et Bab Ezzouar.
Les véhicules ciblés sont équipés de moyens techniques les rendant moins vulnérables au risque de vol, contrairement à ceux d’occasion. Récemment, une Chevrolet noire volée il y a quelques mois à Alger a été récupérée lors d’un contrôle effectué par des policiers à la place Audin, à Alger-Centre.
D’autres voitures volées ont été récupérées ces derniers jours, selon plusieurs sources policières. Face à cette recrudescence des vols, les propriétaires de voitures sont inquiets, d’autant que les voleurs ne semblent reculer devant rien.
Il y a lieu de rappeler que le vol de voitures en Algérie a atteint des proportions alarmantes avec près de 80 000 véhicules volés durant les sept dernières années. Mais la situation a connu un rebondissement inattendu durant le second semestre de l’année en cours.
Une étude faite l’an passé par les services de la gendarmerie a fait ressortir que 55 000 véhicules ont été volés en Algérie entre 2003 et 2010, soit prés de 8 000 vols par an ou plus de vingt cinq véhicules par jour. La capitale a enregistré le plus grand nombre de vols. La wilaya d’Alger est suivie des wilayas de Tizi Ouzou, Oran, Blida et Sétif. Selon des sources policières, le vol de véhicules a connu une recrudescence depuis 2004.
A l’origine de la hausse du trafic de véhicules, l’étude de la gendarmerie retient le terrorisme et sa relation avec la recrudescence du crime organisé, le développement des moyens techniques utilisés, outre l’apparition de réseaux professionnels dans ce domaine et l’augmentation du nombre de véhicules importés par des privés. Il est à noter que le véhicule volé est maquillé avec la falsification de son numéro de châssis grâce à des techniques informatiques.
La voiture volée sera ensuite désossée par les malfaiteurs et revendue sur le marché noir, souvent à un prix attractif. Aujourd’hui, près d’un million de pièces de rechange sont vendues sur le marché national. La falsification des documents des véhicules volés se fait souvent avec la complicité d’agents de différentes administrations. A ce titre, la gendarmerie avait traité plusieurs affaires de ce genre.
Il est bon de rappeler qu’en 2007, pas moins de 180 fonctionnaires ont été arrêtés pour des affaires de vols de véhicules. Aujourd’hui, plus de 15% des personnes arrêtées en relation avec le trafic de voitures sont des fonctionnaires administratifs. Par ailleurs, cette situation n’est pas sans impact sur les compagnies d’assurances qui se disent pénalisées par la hausse des vols de voitures en Algérie, particulièrement au centre du pays.
Sofiane Abi