Abus de pouvoir dans les entreprises algériennes: les employés dénoncent

Abus de pouvoir dans les entreprises algériennes: les employés dénoncent

Humiliations, harcèlement moral, menaces verbales tous ces termes regroupé en un seul : Abus de pourvoir. C’est ce dont souffrent plusieurs employés Algériens en silence.  Ces derniers n’osent pas réclamer par peur d’un licenciement, d’une dégradation de poste ou pire encore d’un avertissement dans leurs dossiers professionnels.  Plusieurs menaces ont été proférées de la part des employeurs en guise de feedback à toute réclamation envers l’une de ses injustices.

«Mon supérieur m’harcelait avec des emails chaque deux minutes. Des gestes humiliant m’étaient destinés en la présence des autres collègues, il avait pour mission de m’harceler et de m’humilier» nous témoigne H.F victime d’abus de pouvoir et d’harcèlement moral au travail.

Malgré la présence d’un contrat signé par les deux parties pour désigner et les obligations et les droits du salarié, la majorité des harcelés plongent dans le refus d’utiliser légalement ce contrat et refusent de prendre des mesures contre cette maltraitance auprès de la justice, ceci dit plusieurs raisons les y empêchent : le manque de culture des droits fondamentaux, par peur d’un scandale ou également à cause des tentatives qui ont déjà voué a l’échec ou par simple argument qu’ils ne sont pas les seuls à subir ça.

Qu’en dit la constitution ?

Légalement les employés sont immunisés contre l’abus de pouvoir mais la loi est-elle réellement appliquée ?

L’article 6 de la loi n° 90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations de Travail stipule que Dans le cadre de la relation de travail, les travailleurs on le droit :

-à une occupation effective;

-au respect de leur intégrité physique et morale et de leur dignité;

-à une protection contre toute discrimination pour occuper un poste autre que celle fondée sur leur aptitude et leur mérite;

-à la formation professionnelle et à la promotion dans le travail,

-au versement régulier de la rémunération qui leur est due;

-aux oeuvres sociales;

-à tous avantages découlant spécifiquement du contrat de travail.

L’article 34 et 35 de la constitution stipulent que « l’Etat garantit l’inviolabilité de la personne humaine. Toute forme de violence physique ou morale ou d’atteinte à la dignité est proscrite. » « Les infractions commises à l’encontre des droits et libertés, ainsi que les atteintes physiques ou morales à l’intégrité de l’être humain sont réprimées par la loi. » Toutefois cela reste du noir sur blanc d’autant plus quand ces derniers sont mis en œuvre contre une personne de pourvoir ou quand il s’agit d’une entreprise qui participe à l’économie du pays.

Toutefois H.F déclare qu’elle n’a pas pu aller jusqu’à entamer des poursuites judiciaires « J’etais seule.»

Après six mois de traitement psychiatrique, H.F a repris son poste. Elle nous détaille son premier jour de retour « je n’ai pas été accueillie, personne ne m’a souhaité un bon retour, le premier E-mail que j’ai reçu mentionné que dorénavant j’aurais une demi-heure de pause et non pas une heure. » elle ajoute « Je n’ai pas pu tenir plus d’une semaine, j’ai fini par démissionner. »

La jeune femme de 26 ans a fini par quitter son poste au sein de son ancienne entreprise, elle occupe actuellemnt le poste de cadre senior dans une grande entreprise.

H.F fait partie d’un échantillon très nombreux, des employés qui souffrent en silence par peur de se retrouver au chômage.  Plusieurs appels ont été lancés à la justice Algérienne, cependant aucun changement n’est en vue. Qui rendra justice à ces victimes? Qui pourra leur assurer un environnement de travail sain ?

M.A.Y