C’est le retour au bercail pour deux partis qui ont brillé par leur absence. Après une longue éclipse pour ne pas dire léthargie qui aura duré plusieurs mois, le couple FLN-RND rompt enfin le silence et a marqué de sa présence ce week-end. Les deux partis, sans leader depuis cinq mois, se trouvent dans une impasse qui les a réduits au silence.
Considérés comme un appareil politique puissant du régime, le FLN et le RND traînent toujours les pieds dans une impasse politique qui s’est inscrite dans la durée. Au FLN tout comme au RND, les activités son réduites à zéro pour ne pas dire gelées. Pourtant, de l’avis de certains observateurs de la scène politique, ces deux formations ne sont pas réellement en crise. Ce week-end, le FLN et son allié le RND sont apparus à travers des rencon-tres avec leurs militants et ca-dres.
Depuis la capitale des Hauts-Plateaux, Sétif, le secrétaire général par intérim du RND, Abdelkader Bensalah, a affirmé que le président de la République Abdelaziz Bouteflika et l’Algérie se portent bien. C’est lors d’un meeting qui a réuni des militants et des élus de son parti que Bensalah a fustigé «les voix s’élevant de l’étranger pour semer le désespoir».
Rassurant, le leader par intérim du RND a estimé que l’Etat et ses institutions fonctionnent de manière normale et le gouvernement accomplit toutes les tâches qui lui sont dévolues en dépit de l’absence du président depuis un mois pour des raisons de santé. Les propos de Bensalah font également allusion à la bonne santé de son parti qui se porte bien en dépit de la non élection d’une nouvelle direction.
D’autre part, ajoute Bensalah, le RND se prépare pour les deux rendez-vous majeurs que constituent la prochaine session extraordinaire de son conseil national et l’organisation de son congrès national avant la fin de l’année en cours. Le leader du parti a, au terme de son intervention, plaidé pour l’unité des rangs et l’ouverture de la voie au retour de l’ensemble des militants ayant quitté le parti pour une raison ou une autre.
Par ailleurs, Bensalah a exhorté ses militants à faire du prochain congrès une opportunité pour dresser les bilans et remettre à jour les règlements du parti de sorte à en faire une formation politique prometteuse, moderne et démocratique. Pour sa part, le FLN semble sortir peu à peu de sa léthargie. A Souk Ahras, le coordinateur du bureau politique du parti, Abderrahmane Belayat, a affirmé mercredi qu’il ne briguera pas le poste de secrétaire général du FLN. S’exprimant devant des militants FLN au cours d’un meeting, Belayat a indiqué que le FLN de par sa grande expérience est capable de saisir et bien interpréter les événements de la scène politique.
Cette sortie médiatique, pour le moins surprenante, renseigne de prime abord sur un retour imminent du vieux parti sur le terrain. Ce faisant, le FLN compte huiler ses machines pour rebondir en prévision de l’élection présidentielle de 2014, un rendez-vous important qui sera précédé par la révision de la Constitution, promise par le chef de l’Etat. Dans un contexte politique marqué par les appels au quatrième mandat, les deux partis FLN et RND, vitrines politiques du régime, ne vont pas laisser se dérouler les choses comme elles le sont. Le duo FLN-RND se relève…
Yazid Madi