Absence des sessions : des parlementaires refusent les coupes salariales

Absence des sessions : des parlementaires refusent les coupes salariales

Les membres de la Commission des Affaires Légales et des Libertés au sein du Parlement ont récemment rejeté catégoriquement une proposition visant à imposer des sanctions financières aux députés absents lors des sessions parlementaires. Au lieu de cela, ils ont insisté sur la substitution des réductions salariales par la privation des députés défaillants de leurs primes et opportunités de promotion, au profit de leurs collègues plus assidus.

Lors d’une sĂ©ance qui s’est prolongĂ©e tard dans la nuit de mardi dernier, les membres de la Commission des Affaires LĂ©gales de la chambre basse du Parlement ont minutieusement analysĂ© le projet de règlement intĂ©rieur de l’AssemblĂ©e, un texte encore entourĂ© de mystère en raison des dĂ©saccords persistants entre les dĂ©putĂ©s concernant certains de ses articles. La commission a cherchĂ© Ă  enrichir ce document en sollicitant l’avis d’experts juridiques avant de le prĂ©senter aux dĂ©putĂ©s.

Selon le mĂ©dia arabophone « El Chorouk », la question des absences des dĂ©putĂ©s au sein de l’AssemblĂ©e Populaire Nationale a Ă©tĂ© rouverte par les parlementaires, devenant un sujet prĂ©occupant suite aux critiques acerbes du prĂ©sident de l’AssemblĂ©e, Ibrahim Bougali. La commission juridique a exprimĂ© son rejet total de la rĂ©duction des salaires des dĂ©putĂ©s.

Les dĂ©putĂ©s hostiles Ă  cette mesure considèrent que son adoption dans le projet de règlement intĂ©rieur de l’AssemblĂ©e constituerait une injustice envers les reprĂ©sentants du peuple. En effet, ces derniers sont Ă©lus et ont des responsabilitĂ©s territoriales qui les obligent Ă  ĂŞtre frĂ©quemment absents de la capitale.

Certains dĂ©putĂ©s ont proposĂ© en remplacement des sanctions financières d’autres mesures incitatives, telles que des primes, des voyages Ă  l’Ă©tranger, ainsi que des programmes de formation destinĂ©s aux dĂ©putĂ©s assidus. Cette proposition vise Ă  encourager ces dĂ©putĂ©s Ă  participer activement aux sĂ©ances officielles et Ă  prendre part Ă  toutes les activitĂ©s organisĂ©es par la chambre basse du Parlement.

Opposition parlementaire et l’immunitĂ© parlementaire

Au sein de la Commission des Affaires LĂ©gales, d’autres prĂ©occupations ont Ă©tĂ© soulevĂ©es, notamment en ce qui concerne les droits de l’opposition parlementaire. Certains membres de la commission estiment que les dispositions relatives Ă  ces droits ne sont pas suffisamment claires et ne fournissent pas d’explications adĂ©quates sur la manière dont l’opposition parlementaire peut exercer les droits qui lui sont confĂ©rĂ©s par la Constitution de 2020.

De mĂŞme, l’immunitĂ© parlementaire a Ă©tĂ© abordĂ©e de manière superficielle, selon les membres de la commission des affaires lĂ©gales. Les dĂ©putĂ©s estiment que les dĂ©lais pour renoncer Ă  cette immunitĂ© et les procĂ©dures Ă  suivre pour notifier la Cour constitutionnelle ne sont pas suffisamment dĂ©finis.

Une rĂ©vision de la relation entre le gouvernement et le Parlement, telle qu’elle est dĂ©finie dans la loi organique rĂ©gissant cette relation, est Ă©galement attendue. L’objectif est de garantir que cette relation ne soit pas en contradiction avec les dispositions du règlement intĂ©rieur, en particulier en ce qui concerne les dĂ©lais pour rĂ©pondre aux questions Ă©crites et orales.

Ces questions sont discutĂ©es dans le contexte de la dĂ©claration de politique gĂ©nĂ©rale du Premier ministre AĂŻmene Benabderrahmane, qui a soulignĂ© l’engagement du gouvernement Ă  renforcer la surveillance parlementaire et Ă  respecter les dispositions de la Constitution, tout en contribuant Ă  l’amĂ©lioration du fonctionnement des mĂ©canismes de contrĂ´le parlementaire. Il a Ă©galement Ă©voquĂ© la crĂ©ation d’une plateforme numĂ©rique au niveau du ministère des Relations avec le Parlement, visant Ă  rationaliser et Ă  moderniser la gestion de ce dossier.

RĂ©union Ă  venir entre les groupes parlementaires et le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e

Dans les prochains jours, les groupes parlementaires reprĂ©sentĂ©s Ă  l’AssemblĂ©e Populaire Nationale envisagent de tenir une rĂ©union avec le prĂ©sident de la chambre basse du Parlement. L’objectif de cette rĂ©union est de discuter de la question des absences des dĂ©putĂ©s, un sujet qui a suscitĂ© beaucoup d’attention ces derniers temps au sein de l’AssemblĂ©e.

Lors de la clĂ´ture des dĂ©bats sur la dĂ©claration de politique gĂ©nĂ©rale du gouvernement, le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e, Ibrahim Bougali, a exprimĂ© son mĂ©contentement quant au phĂ©nomène des absences des dĂ©putĂ©s lors des sĂ©ances publiques. Cette rĂ©union Ă  venir entre les groupes parlementaires et le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e devrait permettre d’aborder cette question de manière plus approfondie et de trouver des solutions pour encourager la participation active des dĂ©putĂ©s aux travaux parlementaires.