L’équipe nationale a raté la dernière marche qui mène aux huitièmes de finale de la Coupe du monde.
La faute aux Américains qui ont planté un but dans les ultimes instants de la partie, mais aussi à l’absence de réalisme de la ligne avant qui n’a pas inscrit le moindre but en trois rencontres
Il serait injuste de tout mettre sur le dos des attaquants utilisés tour à tour (Djebbour, Ghezzal, Matmour). Le problème est beaucoup plus profond et renvoie, d’abord, au schéma de jeu préconisé par le sélectionneur. Ce dernier a toujours privilégié la solidité du compartiment défensif, la bonne organisation au milieu de terrain au détriment, à son corps défendant peut-être, de la ligne avant. Les exploits (buts) de Bougherra, Antar et Halliche (sur balle arrêtée) ont conforté le coach dans ses choix initiaux. Ils étaient sûrement judicieux en Coupe d’Afrique mais pas en Coupe du monde, où le niveau est tout autre, comme il a pu le vérifier tout au long des trois matches du premier tour. Ce qui a manqué le plus à l’Algérie, en Coupe du monde, c’est la prise du risque offensif.
Notre sélection est arrivée en Afrique du Sud sans grosse pression du résultat immédiat et à tout prix. Elle aurait dû miser sur un jeu plus offensif au lieu de se river dans un schéma tactique tourné vers la défensive.
La belle partie fournie contre l’Angleterre a apporté la preuve qu’en prenant le jeu à son compte, l’équipe nationale pouvait réaliser l’exploit qui faisait rêver tous les Algériens, à savoir gagner un ou deux matches et surtout bien jouer. Sur ce chapitre, les Verts ont laissé leurs supporters sur leur faim. Un non-match face à la Slovénie.
Une belle prestation contre l’Angleterre saluée par tous. Et enfin un match sans but (encore un) devant les USA, le jour, justement, où il fallait marquer pour franchir le premier tour. Rabah Saâdane a mis cette carence offensive sur le compte « de la faiblesse de niveau de nos attaquants ».
Il leur a jeté la pierre comme si ce sont eux les seuls responsables du squelettique bilan de l’Algérie en matière de buts marqués.
Avec un peu d’audace de la part de la barre technique, les Verts auraient laissé une bien meilleure impression.
La titularisation de Boudebouz aurait offert une meilleure assise offensive à l’équipe qui avait besoin de plus d’animation en attaque que ce qu’elle a montré à Polokwane, Cape Town et Pretoria. Hier, les Verts ont quitté la Coupe du monde sur une note triste. Une élimination au premier tour et zéro but inscrit en trois matches. C’est ce que retiendra la mémoire collective. Pas même la belle prestation contre l’Angleterre, parce que cette dernière a validé son billet pour le prochain tour et pas les Verts.
Yazid Ouahib