Absence de modernisation et mise à niveau des PME-PMI Fatales erreurs d’une politique à Annaba

Absence de modernisation et mise à niveau des PME-PMI Fatales erreurs d’une politique à Annaba

Adapter les PME-PMI et tous les autres secteurs économiques, aux nouvelles technologies, est une nécessité plus qu’absolue. Au vu de l’importance des enjeux politico-économiques, le droit à l’erreur n’est plus toléré, d’où, il est impératif de prendre conscience de l’apport économique, non négligeable de ces secteurs, notamment à l’ère des nouvelles technologies, génératrices d’augmentation de rentabilité à tous les niveaux, surtout en cette période économique très hostile pour l’Algérie. Malheureusement, le concept de rentabilité économique ne figure pas dans la politique de divers secteurs, les PME-PMI au niveau de la wilaya d’Annaba entre autres, de par le manque d’une réelle politique de modernisation et de mise à niveau.

En dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics en vue d’intégrer les petites et moyennes entreprises (PME/PMI), dans un investissement porteur de richesses et de postes d’emploi, mais surtout compétitif, avec différents processus de mise à niveau et de modernisation, la situation reste loin des résultats escomptés. Une réalité mise à nu, rappelons-le, en marge du colloque Algérie business consulting, organisé l’année écoulée, en collaboration avec l’Agence nationale de développement de l’investissement (Andi), sur le site de l’usine Cital (assemblage et maintenance de tramways) dont la thématique avait porté notons-le, sur: «Entreprises, étendue Alstom et Renault: attentes en matière de sous-traitance et de partenariat.» Il avait été rapporté lors de cette rencontre que l’Etat a déboursé plus de 600 milliards de dinars pour la relance de son outil industriel, notamment en matière de mise à niveau et de modernisation. Ces deux points derniers devant ouvrir des perspectives prometteuses pour les PME et PMI algériennes dans, par exemple le domaine de la sous-traitance et offrent à l’industrie nationale l’opportunité de booster son intégration à travers les projets en coproduction en Algérie, comme démontré dans le cas de figure de Cital. Ce qui n’est malheureux pas le cas, ni pour elle ni encore moins pour bien d’autres dans la wilaya d’Annaba. Selon les statistiques du rapport établi par l’Agence nationale de développement des petites et moyennes entreprises, seuls 166 dossiers sur 363 déposés entre 2011 et 2015, par les porteurs de projets ont eu l’approbation de crédits bancaires dont 10% sont orientés vers les équipements.

Une situation inquiétante quant à leur lenteur dans la gestion et la désorganisation du développement économique. Selon l’évaluation de la même agence, cinq entreprises économiques sur 21 recensées en 2015, sont parvenues à conduire leurs projets et réaliser plus ou moins les objectifs économiques tracés.

Un échec des espérances de ladite agence qui débloque d’importantes enveloppes financières pour les études économiques essentiellement. Des moyens retenus au détriment de la réalité de ces entreprises dont le besoin de développement se fait essentiellement sentir en matière d’équipements dans le secteur industriel et de l’urbanisme et la main-d’oeuvre liée à ce dernier secteur qui détient la part du lion dans les petites et moyennes entreprises dans la wilaya d’Annaba. Dans ce sens, il est à signaler que 80% des fonds octroyés pour ces PME-PMI sont réservés aux bureaux d’études, pendant que 10% des crédits sont versés dans le financement des équipements des projets économiques en tous genres. L’impact direct de cette situation, l’inefficacité économique des PME-PMI, étant censées être productives et, contribuer avec efficacité et dynamisme dans la résorption du chômage. Car, il est à signaler que les PME-PMI sont un secteur économique important, au vu de leur statut de pôle industriel de la wilaya d’Annaba qui, compte outre, d’importantes structures économiques industrielles, El Hadjar et Fertial; trois zones industrielles qui seront renforcées par deux autres à Aïn El Beïda notamment. Sur la politique pour booster ce segment économique, M.CK.

L’enseignant d’économie à l’Institut des sciences économiques de l’université d’Annaba explique: «en l’absence d’étude de statistiques détaillée, des entraves économiques et les contraintes administratives, entravant l’évolution des PME-PMI en général, à Annaba notamment, ces dernières ne pourront jamais réaliser les espérances escomptées, encore moins êtres compétitives, à l’instar de celles de Sétif, Constantine, Alger, Oran et Mostaganem». Et d’ajouter: «Il faut plus de souplesse, d’accompagnement, mais surtout de volonté de créativité. Il faut avoir une vision économique, imprégnée surtout d’une volonté de vouloir conquérir le marché à l’international.»

Une approche de vision avec plusieurs opérateurs économiques versés dans divers secteurs. Tous sont unanimes quant à l’opportunité que vient apporter la crise économique. «Si nous voulons entrer à l’OMC, (Organisation mondiale du commerce) nous devons construire une économie forte», dira un industriel versé dans l’agro-alimentaire.

«La productivité et la qualité sont les bases d’une économie aux standards internationaux, pour faire face à cette concurrence mondiale acharnée», devait expliquer notre interlocuteur. Dans ce sillage, il convient de signaler que les produits des PME-PMI implantées sur le territoire de la wilaya, ont un horizon tout juste local. Situation renseignant sur l’incapacité de compétitivité des produits de ces entreprises. D’où leur faiblesse à atteindre le plafond d’une qualité pouvant assurer leur continuité et préserver du coup des postes d’emploi existants. Pour cela, il est impératif de revoir les méthodes de gestion, observées par l’agence de développement de l’investissement des PME-PMI.

Un processus devant impliquer impérativement tous les acteurs concernés, à savoir les pouvoirs locaux, chefs d’entreprises et le secteur de la formation. Ce dernier reste le nerf névralgique pour la promotion et le développement d’une avancée économique, en assurant une main-d’oeuvre qualifiée, pouvant concrétiser les objectifs économiques, escomptés tant à l’échelle locale que nationale.