La présentation des produits alimentaires et autres articles sur les étals sans l’affichage des prix, dans les grandes surfaces ou les magasins, est de plus en plus fréquente. par inadvertance ou délibérément, certains commerçants font fi de cette obligation.
«Dans la majorité des magasins et des grandes surfaces, les prix ne sont pas affichés sur les produits. On est obligé de demander au vendeur le coût de tel ou tel article», témoigne une mère de famille venue faire des courses dans une superette à Alger centre.
Et pour dire vrai, au niveau de cette superette, c’est l’anarchie totale. «Non seulement les prix ne sont pas mentionnés, mais certains articles portent même les prix d’autres produits », constate une autre cliente. «Je me suis souvent retrouvée à la caisse avec un article dont le prix initial n’est pas celui affiché sur l’étal.
On est gênés, surtout si le produit coûte le double ou le triple du prix affiché, au point où on le prend même si cela allège considérablement notre porte monnaie », raconte-t-elle. Cette superette n’est pas la seule à «omettre» d’apposer les prix sur les marchandises exposées dans les étals. Le constat concerne les magasins d’habillement, d’électroménagers, meubles…etc.
« Cela est inadmissible. La loi interdit ce manquement », renchérit, pour sa part, un autre client, rencontré dans un magasin d’habillement. Pour les commerçants, la réponse est simple, mais assez saugrenue, comme l’explique Hicham, un propriétaire d’un magasin d’habillement. «Je sais que c’est un délit vis-à-vis de la réglementation. Je risque d’être pénalisé, mais je n’affiche pas les prix de mes articles.
En l’absence du prix, le client doit s’adresser à moi, ce qui me permettra de le convaincre que mon produit est le meilleur. C’est une méthode qui me permet de liquider ma marchandise», explique-t-il, précisant que la majorité des commerçants appliquent cette «technique» pour attirer le client. Pour autant, la réglementation est intransigeante face à de tels pratiques commerciales.
Selon M. Farouk Tifour, le chargé de la communication au ministère du Commerce, l’absence de prix sur les articles représente un délit vis-à-vis de la loi. «Conformément à la loi de la protection du consommateur, le prix de chaque article doit être mentionné. Le vendeur qui n’applique pas la réglementation est pénalisé. Il doit comparaître devant le juge et payer une amende», explique-t-il. Dans ce sens, le ministère du Commerce prévoit de renforcer son système de contrôle.
«Dans notre programme quinquennal 2009-2014, nous avons prévu d’améliorer notre système par le renforcement de nos unités et équipes de contrôleurs, sur l’ensemble du territoire national.
En plus des 59 directions, réparties sur l’ensemble des wilayas, nous projetons de lancer 95 autres en 2012», a-t-il déclaré. Même le nombre de contrôleurs est revu à la hausse pour atteindre en 2014, les 7.000 contrôleurs. «Actuellement, le ministère du Commerce engage 4.800 contrôleurs, à travers l’ensemble du territoire national.
Ce chiffre ne couvre pas la totalité des commerçants. En toute franchise, nos contrôleurs peuvent, parfois, être débordés par la surcharge», a affirmé M. Tifour. Pour pallier ce déficit, le ministère prévoit de recruter environ 2.500 contrôleurs cette année en plus des 1.000 et 2.500 personnes, recrutées, respectivement, en 2009 et 2010. «Cela nous permettra de réprimer la fraude et protéger le consommateur algérien», a-t-il estimé.
Rym Boukhalfa