Abrogation de la loi sur les associations, Les députés interpellés

Abrogation de la loi sur les associations, Les députés interpellés

Les députés interpellés

Ils étaient presque une cinquantaine à se déplacer, hier, pour plaider cette cause devant le Parlement qui a adopté cette loi.

Les associations reviennent à la charge. Un rassemblement a été organisé hier devant l’Assemblée populaire nationale pour réclamer l’abrogation de la nouvelle loi sur les associations. «Non à la loi nouvelle sur les associations», «oui à la liberté d’association et la liberté syndicale», scandaient les représentants et des membres de plusieurs associations féministes et de défense des droits de l’homme. Ils étaient presque une cinquantaine à se déplacer hier pour plaider cette cause devant le Parlement qui a adopté cette loi. «Nous voulons à travers ce sit-in interpeller les législateurs algériens sur la nécessité de revoir cette loi», affirme un militant des droits de l’homme. «La nouvelle loi ne libère pas l’action du mouvement associatif», intervient un militant de l’association RAJ. Selon le président de la Ligue des droits de l’homme (Laddh), Noureddine Benissad, près d’une dizaine d’associations nationales n’ont pas pu se conformer à cette loi. Promulguée en janvier 2012, celle-ci oblige toutes les associations à s’adapter aux nouvelles dispositions sous peine de se voir dissoutes. «Cette loi est un obstacle pour toute liberté», a estimé Mustapha Bouchachi, député du FFS qui précise qu’ «elle doit être révisée». Selon ce député, il y a environ une vingtaine d’articles à abroger. M.Bouchachi a fait savoir qu’un projet d’amendement de la loi sur les associations est en cours d’élaboration au sein du groupe parlementaire du FFS. «Nous allons soumettre ce projet au bureau de l’APN prochainement», a-t-il assuré. M.Bouchachi a indiqué que le FFS va tenter de convaincre les députés des autres formations politiques pour signer ce projet d’amendement. «Cette loi met des restrictions à la liberté d’association», a estimé pour sa part la responsable d’Amnisty International Algérie, Hassina Oussedik Giraud. Il faut reconnaître que la loi sur les associations a été vivement contestée avant son adoption par le Parlement. Les associations ne perdent pas espoir et tentent d’aller jusqu’au bout pour avoir gain de cause. Le collectif des associations qui s’est récemment constitué et qui regroupe une trentaine d’associations compte faire pression. Dans un communiqué rendu public samedi dernier, le collectif a appelé à l’éveil de la société civile pour exiger l’abrogation de cette loi. Dans son contenu, les signataires qualifient la loi 12-06, de «liberticide qui porte atteinte à l’existence même de la société civile en Algérie». Le collectif souligne que cette loi est en contradiction avec l’article 41 de la Constitution algérienne qui garantit la liberté d’association et de réunion. Il reste à savoir si ces derniers vont obtenir gain de cause, en faisant pression sur le gouvernement.