Hadjimi n’a pas caché sa satisfaction quant au climat serein ayant marqué la rencontre avec le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa.
Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs s’est engagé à répondre favorablement aux revendications de la coordination nationale des imams contenues dans une plateforme renfermant plus de 47 points. C’est du moins ce qu’a affirmé, hier, Djelloul Hadjimi, secrétaire général de cette organisation syndicale, lors d’une conférence de presse animée au siège de la centrale syndicale. Un PV distribué à la presse, à l’occasion, confirme qu’une rencontre entre les deux parties a eu lieu le 11 novembre dernier, à l’issue de laquelle il a été décidé de prendre en charge les préoccupations posées et ce « par ordre de priorité ».
Des rencontres périodiques seront organisées à l’effet de discuter des points en suspens et ce en application de l’instruction du Premier ministre, indique le document, relevant que parmi les questions urgentes, l’élaboration d’une loi d’orientation du secteur, la révision du statut particulier et l’insertion, notamment des « kaimin bil imama » dans le cadre des prochaines discussions. En somme, Hadjimi n’a pas caché sa satisfaction quant au climat serein ayant marqué la rencontre avec le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa.
Il a d’ailleurs souligné que le discours du ministre sera considéré à l’avenir comme une feuille de route devant encadrer ce travail commun. « La stabilité du pays est indissociable de celle de la mosquée. Dans les années 90, lorsque la mosquée a vacillé, la stabilité du pays a été également touchée. Investir dans les mosquées est un gage de stabilité assurée à la nation », soutient Hadjimi, non sans préciser que « le référent religieux est une ligne rouge que les professionnels du secteur se doivent de respecter ».
Le SG de la coordination nationale des imams et des fonctionnaires des Affaires religieuses et des Wakfs n’a pas écarté, toutefois, le passage à la protestation si les promesses de la tutelle s’avèrent vaines. « Nous pourrions réduire le prêche du vendredi à cinq minutes seulement comme nous pouvons protester devant les hautes instances de l’Etat. La grève est un droit constitutionnel.
Une chose est sûre, notre action sera passive est respectueuse de l’intérêt suprême de la nation », déclare-t-il, en assurant que le ministre des Affaires religieuses s’est engagé à rétablir les droits de cette corporation. Parmi les points inscrits dans la plateforme des revendications des imams, la révision du régime indemnitaire et des primes, l’attribution de la prime d’aptitude permanente aux mourchidate estimé à 20%, l’élaboration d’un statut particulier pour les centres culturels islamiques, la révision de la politique de formation au niveau des instituts nationaux de formation des cadres religieux, lesquels doivent être obligés de prêter serment et la révision de la composante et des missions des conseils scientifiques.
Hadjimi n’a pas omis d’évoquer la nécessité d’assurer aux imams des revenus qui leur permettront d’acquérir des tenues adéquates aux prêches comme c’est le cas dans d’autres pays. En réponse aux questions des journalistes, le SG de cette organisation syndicale a affirmé qu’effectivement certaines mosquées connaissent une stabilité permanente et d’autres une instabilité « voulue ».
D’où le besoin de protéger au mieux cette corporation à condition que celle-ci « respecte le référent religieux, la sacralité de cette profession et l’unité du pays ». « L’imam est souverain dans la mesure où il accomplit correctement son rôle. Il a pour obligation de consolider la cohésion sociale. D’ailleurs, les activités partisanes sont strictement interdites au sein de la mosquée », affirme Hadjimi, soulignant que les prêches des imams ont pour vocation de traiter des phénomènes sociaux à l’exemple des kidnappings qu’il va falloir aborder religieusement et socialement.