Aboudjerra Soltani à Constantine «Nous annoncerons les résultats du vote avant Ould Kablia»

Aboudjerra Soltani à Constantine «Nous annoncerons les résultats du vote avant Ould Kablia»
aboudjerra-soltani-a-constantine-nous-annoncerons-les-resultats-du-vote-avant-ould-kablia.jpg

La proclamation officielle de la naissance de l’alliance islamiste, en prévision de l’échéance électorale du 10 mai prochain, est prévue demain mercredi lors d’une cérémonie qui regroupera les figures de proue de la mouvance islamiste, dont celles issues des trois formations qui composent cette coalition, le MSP, El Islah et Ennahda en l’occurrence.

C’est ce qu’a annoncé, hier, à partir de Constantine, le président du MSP, Aboudjerra Soltani, lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Panoramic, convoquée exclusivement à cet effet. La charte convenue par les trois partenaires islamistes qui prédestinera à leurs engagements vis-à-vis de ce regroupement ainsi que le communiqué de la proclamation de naissance seront rendus publics lors de cette cérémonie à laquelle seront conviées, des «personnalités» que l’on compte parmi «les fondateurs du courant islamiste en Algérie», a révélé Aboudjerra Soltani. Les trois partis islamistes qui ont, vraisemblablement, abouti à ce consensus après avoir décidé de présenter des listes communes lors des prochaines élections législatives franchissent ainsi un cap déterminant en perspective de l’échéance du 10 mai prochain. Une entreprise qui pèsera certainement dans la configuration de l’échiquier politique qui prévaudra pendant et après la campagne, si l’on tient compte des capacités de mobilisation des islamistes, indépendamment de la fin de non-recevoir signifiée par le tout nouveau parti de Abdallah Djaballah qui aurait définitivement décliné l’offre d’une délégation de la coalition, mercredi dernier, selon le président du MSP. Pour celui-ci, «l’aspiration première des trois formations consistait en la constitution d’un front contre la fraude électorale. Le débat a, cependant, évolué rapidement vers la possibilité de présenter des listes communes et l’adoption d’un discours et d’un programme unique représentant un seul courant et non pas en tant que partis politiques d’autant plus que nous avons décelé dans le dernier discours du président de la République une réelle volonté politique d’amorcer une nouvelle ère démocratique». Une ère qui devra se passer, selon lui, de «l’état d’urgence, la logique de la tragédie nationale et de l’abstentionnisme qui est une attitude négative». Il s’est, d’ailleurs, félicité au nom de son parti de la décision du FFS de participer aux prochaines joutes électorales. L’Alliance présidentielle a vécu au motif que «le RND et le FLN ont refusé depuis 2008 d’évoluer vers un partenariat politique alors qu’avec l’accréditation de nouveaux partis, la dispersion des électeurs suppose une déperdition des voix. Un fait qui nous a mis devant l’obligation de composer avec une logique de famille politique plutôt que la vision strictement partisane». Aboudjerra Soltani estime, d’ailleurs, que la coalition des trois formations islamistes n’est pas conjoncturelle puisqu’il espère une majorité parlementaire qui permettra à cette «famille politique » d’arrimer le pays vers un régime parlementaire à travers «le traitement des anachronismes des réformes et de la Constitution». Et à ce titre, le modèle turc est cité en exemple par le conférencier qui louera, dans ce sillage, les avancées remarquables réalisées par ce pays dans différents domaines. Une victoire des islamistes lors des prochaines législatives ne relèverait pas seulement d’une simple prévision mais constitue «une probabilité prépondérante » dans les postulats soumis par le président du MSP à partir du moment où «le monde tolère à présent les islamistes, Européens et Américains ne développent plus la phobie de l’islamisme, le courant islamiste est le plus organisé et le plus structuré en Algérie, sentimentalement, les électeurs algériens sont pour les islamistes, les voix dormantes des abstentionnistes traditionnels qui ont été heurtés par l’arrêt du processus électoral en 1992 voteront pour le courant islamiste à la faveur des indicateurs de transparence du prochain scrutin dont l’implication de l’appareil de la justice dans l’opération de surveillance des élections et, enfin, la conjoncture internationale favorable de par les victoires des islamistes un peu partout dans le monde arabo-musulman», arguera-t-il. Soltani, qui laisse planer le doute quant aux chiffres officiels du corps électoral qui sont largement au-dessus des normes internationales admises, ne craint pas pour autant une fraude massive puisqu’au sein de sa nouvelle coalition, il œuvrerait selon ses dires, «à mettre tous les moyens à contribution pour annoncer les résultats du vote avant le ministère de l