Abondance de l’offre et stabilité des prix du bétail sur les marchés de Naâma

Abondance de l’offre et stabilité des prix du bétail sur les marchés de Naâma

– A quelques jours de la fête de l’Aid El-Adha, les marchés à bestiaux de la wilaya de Naâma connaissent une abondance de l’offre et une stabilité dans les prix des ovins, comparativement à l’année dernière, a-t-on constaté.

Les prix du bétail ne devraient pas connaître une hausse vertigineuse selon les vendeurs de bétail, en raison d’une grande offre puisque le prix du bélier a atteint les 50.000 DA, voire un peu moins, celui du mouton d’un an d’âge avoisine les 30.000 DA alors que la brebis se négocie entre 15.000 et 18.000 DA, a-t-on constaté lors d’une petite virée au marché de Dhalaâ, dans la commune de Ain-Sefra.

L’abondance de l’offre et l’absence de spéculateurs au bonheur des petites bourses

Selon les vendeurs de bétails, les prix pratiqués cette année sont raisonnables, eu égard à l’offre qui dépasse la demande ainsi qu’à l’absence des spéculateurs qui envahissent les marchés du bétail a chaque veille de l’Aïd pour en acquérir un bon nombre et les transporter vers les wilayas de l’Est et du Centre.

La direction des services agricole a estimé, pour sa part, que l’offre va dépasser la demande, au vu de l’abondance des têtes de bétail cette année après que la wilaya ait enregistré en 2013 un accroissement de 15% de son cheptel, dont les ovins sont estimés à 1,3 millions de têtes.

Cette augmentation est relative à un accroissement dans le nombre des portées, l’amélioration des conditions d’élevage et les dispositions prises par le ministère de tutelle, avec le concours des services vétérinaires, pour promouvoir la production animalière, et cela à travers, entre autres, les zones de mise en défens pastorales et le soutien des aliments de bétail, selon la même source.

Sur le marché de Mécheria et Mekmène Benamar un nombre important de moutons de la race ‘‘Sernedia’’ se négocie à des prix raisonnables, soit 8.000 à 10 .000 DA de moins que les prix pratiqués pour les autres races ovines telles que le Ouled-Djellel, Nailia ou Sougueria.

Cependant les avis restent partagés sur l’origine de cette race hybride qui a envahi les marchés et qui se caractérise par une tache noir sur la tête ou sur le collier. L’on dit même qu’elle vient du Maroc et que son pays d’origine serait l’Espagne, et vient ainsi s’ajouter au nombre de races existantes, dont la race locale connue sous le nom de Deghma, très appréciée pour le gout de sa viande.

Hadj Amar de la région frontalière de Ain Benkhelil estime que ce sont les éleveurs disséminés dans les régions d’El- Kasdir , El-Galloul, Fertassa, Laâricha et Sidi El-Djilali qui auraient ramené cette race ‘‘Sernedia’’ connue pour être chétive et revendue, après engraissement, entre 14.000 et 16.000 DA l’unité.

Le recul de la contrebande a stabilisé les prix dans la région

Selon les éleveurs de bétails, d’autres facteurs sont derrière cette stabilisation des prix et l’augmentation de l’offre, notamment le recul constaté, cette année, dans l’activité des contrebandiers sur toute la bande frontalière, après l’étau resserré autour d’eux par les services de sécurité.

Les statistiques données par le groupement de la gendarmerie nationale de Naâma révèlent un recul du nombre de saisies de têtes de bétail destinées à la contrebande de 2.642 têtes durant l’année 2009 à 236 têtes durant les huit premiers mois de l’année en cours.

Selon M. Oulklek, un éleveur de la région de Sfissifa, les éleveurs ont passé une bonne saison au vu de l’abondance des pâturages ainsi que l’augmentation du bétail, ce qui devra augmenter leurs bénéfices et stabiliser le prix du mouton, selon le poids, entre 25.000 et 42 .000 DA. Des prix qu’il estime ‘‘raisonnables’’ et ‘‘à la portées de toutes les bourses’’.

Les éleveurs se plaignent des spéculateurs et de l’augmentation du prix des aliments

Les éleveurs, eux, se plaignent des spéculateurs et de l’augmentation du prix des aliments de bétail, estimant que les prix proposés ne reflètent pas les frais d’élevage et ne permettent finalement de réaliser que de petites marges de bénéfices, contrairement aux spéculateurs.

Ces mêmes éleveurs s’attendent à ce que les prix du bétail ne connaissent pas de hausse et vont même chuter les deux derniers jours avant l’Aid, malgré la spéculation, vu que l’offre dépasse la demande.

A ce propos, le président de section locale de la fédération nationale des éleveurs de la commune d’El-Kasdir, Hadj Meliani, a indiqué que, contrairement aux années précédentes, le prix du bétail ne va pas connaître cette année de hausse, vu l’abondance et la diversité de l’offre même s’il estime que les prix ne reflètent pas vraiment les frais engagés par les éleveurs.

Les citoyens réclament des mécanismes de régulation du marché de bétail

Cependant, cette abondance n’as pas découragé les spéculateurs qui obligent les éleveurs à vendre à bas prix les meilleures têtes de leurs cheptels, pour les engraisser ensuite et les revendre à des prix astronomiques à l’approche de l’Aïd, d’où la nécessité de la mise en place de mécanismes de régulation du marché de gros de bétail, selon M. Labredj, employé du secteur de l’éducation rencontré au marché de Mécheria.

La direction du commerce la wilaya de Naâma a pour sa part indiqué qu’elle n’intervient pas dans le plafonnement du seuil des prix du bétail, car l’opération est soumise à la loi de l’offre et de la demande.

Estimant que son rôle est d’ordre organisationnel des marchés et des espaces de vente de bétail, délimités par les services des communes, en collaboration avec les services vétérinaires et des associations de protection des consommateurs pour s’assurer de la bonne santé du bétail.