La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDDH) a reçu le feu vert de la présidence de la République pour entamer un programme national devant aboutir à l’abolition de la peine de mort dans la législation algérienne.
La possibilité de recourir à un «référendum» sur le débat entre les partisans de l’abolition et ceux qui appellent à son maintien, au nom de la religion islamique a été proposée. Dans ce cadre, une session spéciale pour l’abolition de la peine de mort a été organisé, à Alger, conjointement entre le CNCDDH et l’Organisation internationale pour la réforme pénale.
Le dossier de «l’abolition de la peine de mort dans la législation algérienne» revient ainsi au-devant de la scène, après avoir été au centre d’un débat houleux entre les spécialistes, les organisations des droits de l’homme, les hommes de culte et le gouvernement.
Il est devenu clair que la présidence de la République, et après des années de controverses, donne le feu vert à la commission de Farouk Ksentini, pour initier le «programme d’action national pour l’abolition de la peine de mort». Taleb El Sakaf, conseiller de l’Organisation internationale pour la réforme pénale, a précisé que «le processus d’annulation nécessite l’aval de la majorité, afin d’atteindre l’objectif qui a été exprimé par Abdelaziz Bouteflika et le conseiller
sur les questions de terrorisme et droits de l’homme Rezzag Bara, à savoir le remplacement de la peine de mort par une autre peine, entre autres, la réclusion à perpétuité ou l’emprisonnement d’au moins trente ans. Taleb El Sakaf semblait très à jour des questions épineuses de la société algérienne, en précisant que «puisque la Constitution algérienne renvoie toute les questions complexes à un référendum, je pense qu’il est préférable d’en organiser un pour la suppression de la peine de mort».
Il a, ainsi, appelé la commission de Farouk Ksentini, à prendre en considération cette proposition lors de la préparation du programme national. Selon lui, il faut avant cela trouver des mécanismes de développement de la capacité de la société d’aller vers l’abolition de la peine de mort.
Il a ajouté que la controverse qui a eu lieu, il y a quelques années, entre les organisations des droits de l’homme et les partis politiques, ont poussé le débat au point de divergence extrême. C’est pour cette raison, a-t-il souligné, que la présidence de la République a opté pour l’abolition de la loi en question, de manière progressive suivant le processus international.
Les participants à la cession ont insisté, par ailleurs, sur la nécessité de «proposer des alternatives» logiques à cette peine, une mission consacrée aux participants de la rencontre. Il y a lieu de noter qu’en Algérie, les choses se passent contrairement à ce qui se fait dans les pays arabes,
où la demande émane de la base, soit les organisations des droits de l’homme qui l’introduisent auprès du gouvernement, alors qu’en Algérie la question est lancée d’en haut, soit de la présidence, en partenariat avec les organisations des droits de l’homme, afin de toucher les hommes de culte.
Samira A.